Comment évaluer l'intelligence émotionnelle des candidats ?

Si le développement rapide de l’intelligence artificielle amène de nouveaux outils, l’humain – par sa capacité à faire travailler ensemble des individus différents – reste indispensable. Lors d’un processus de recrutement, pensez aussi à évaluer l’intelligence émotionnelle des candidats !

L’intelligence émotionnelle est communément définie comme « la capacité à reconnaître, comprendre, gérer et utiliser efficacement ses propres émotions ainsi que celles des autres ». Cette capacité d’empathie et d’adaptabilité à son environnement permet aux individus de communiquer de manière efficace, de résoudre les conflits, de prendre des décisions éclairées et d’établir des relations interpersonnelles positives. Autant de qualités aujourd’hui particulièrement recherchées, notamment pour les profils de managers et de chefs d’équipe.

Un savoir-être délicat à sonder

Toutefois, cette capacité à rassembler n’est pas évidente à sonder. Pour les experts du recrutement, il s’agit de prêter attention aux signaux faibles tels que le langage non verbal ou encore l’aptitude à l’empathie, deux éléments qui peuvent donner des indications sur la capacité de l’individu à s’adapter à son environnement. À ces signaux faibles s’ajoute l’étude approfondie du CV. En effet, si le candidat a évolué dans des environnements professionnels difficiles, s’il a su accompagner des équipes dans des changements stratégiques et structurels avec succès, alors il y a fort à parier qu’il est doté d’une intelligence émotionnelle solide. En situation de crise, il sera à même de conserver son calme et de rassembler les équipes autour d’un même objectif.

Intelligence émotionnelle es-tu là ?

L’intelligence émotionnelle est un sujet majeur pour les recruteurs. Dès les années 1990, des chercheurs en sociologie et en neurosciences se sont penchés sur les relations entre émotion et pensée. En sont nés différents tests, à l’instar du diagnostic EQi 2.0 (Emotional quotient Inventory), en 1997, et qui, à ce jour, reste l’un des tests les plus utilisés par les recruteurs. D’autres tests existent, portés par des cabinets de conseil en ressources humaines, tel que le test psychométrique « PerformanSe Soft Skills for good ». « Ce test dure une trentaine de minutes, se souvient un financier en recherche d’emploi. Lorsque j’ai reçu les résultats, j’étais étonné. Je dois dire que j’étais même un peu inquiet tant les résultats correspondaient réellement à mon profil ». D’autres tests sont particulièrement onéreux (autour de 2 500 euros par test passé), et s’adressent au top management (cadres supérieurs), comme celui proposé par Oxford HR et baptisé « Leadership Impact Assessment » (LLA). Ce test en anglais dresse une cartographie précise de la personnalité du candidat. Des tests gratuits existent, mais sont souvent en langue anglaise, comme le test proposé par la Global Leadership Foundation.

L’utilisation de ces tests doit s’insérer dans une stratégie de recrutement globale. Aux côtés des entretiens menés avec les ressources humaines et les opérationnels et de l’évaluation des compétences techniques, ces tests peuvent être utilisés comme des outils d’aide à la décision. Ils viennent ainsi en dernière étape permettant de confirmer le choix d’un candidat.

L’intelligence émotionnelle, ça se travaille !

Si les tests donnent à voir l’intelligence émotionnelle du candidat à un moment donné, celle-ci n’est en rien une compétence figée. En la matière, il est tout à fait possible de progresser tout au long de sa carrière ! Ainsi, un collaborateur qui rencontre des difficultés pour interagir peut tout à fait gagner en confiance. La méthode la plus employée reste la formation à la prise de parole en public pour apprendre de façon pédagogique à mieux appréhender son environnement.