Les métiers de bouche

Questions à Nathalie Delorme, Conseillère technique formation et emploi à la CGAD (Confédération générale de l’alimentation de détail).

Questions à Nathalie Delorme, Conseillère technique formation et emploi à la CGAD

CGAD (Confédération générale de l’alimentation de détail).

Les métiers de bouche

Quels sont les métiers représentés par votre confédération ?

On peut citer le boulanger, boucher, charcutier, chocolatier, crémier-fromager, glacier, pâtissier, épicier, primeur, poissonnier, cuisinier, serveur ou encore le vendeur en alimentation…

Ces métiers, accessibles dès le CAP, offrent la possibilité, avec le temps et l’expérience, de créer sa propre entreprise ou encore d’obtenir la distinction de « Meilleur Ouvrier de France». Avec 3 salariés en moyenne, ces entreprises alimentaires de proximité proposent un cadre de travail à taille humaine.

Cela représente combien d’emplois ?

Ces entreprises alimentaires de proximité sont près de 390 000 et emploient plus d’1,2 million d’actifs. On estime à 41% la part de ces entreprises qui a des offres à proposer soit en CDI, en CDD ou en alternance.

On a l’impression que ces métiers sont immuables, sont-ils impactés par les nouvelles technologies ?

Bien entendu, ce sont des métiers traditionnels, ils ne sont pas coupés de l’évolution du monde. Ces professionnels adaptent leurs compétences en diversifiant par exemple les supports de référencement par la création de pages internet, ou en proposant un service de commandes en ligne… 
 

Quels conseils donneriez-vous pour postuler ?

Il est nécessaire d’aimer les produits, d’être à l’écoute des clients et aimer les conseiller, d’avoir un certain sens du commerce, et aussi d’être habile de ses mains, méthodique, scrupuleux de l’hygiène.

Les jeunes n’ont pas toujours une bonne image des métiers de bouche, à quoi est-ce dû ?

Les choses commencent à changer. Certaines émissions de télévision n’y sont sans doute pas pour rien. Ces métiers sont essentiellement préparés par la voie de l’apprentissage. Or l'apprentissage a longtemps été synonyme, aux yeux de certains parents, « d'échec scolaire, d’orientation par défaut ». Mais cette voie figure désormais dans les souhaits d’orientation des jeunes après la troisième au même titre que les autres orientations classiques.

Dans le même temps il y a des stars des réseaux sociaux qui sont de nouveaux ambassadeurs de ces métiers. Cela aide-t-il à changer les regards ?

De par leur état d’esprit, leur passion, leur créativité, leur recherche permanente d’excellence, ils ont su donner un nouveau souffle, en renvoyant une image nouvelle et moderne de leur métier et des produits. Ils ont tous en commun d’être animés par le goût de transmettre leur savoir-faire et de le partager avec le plus grand nombre.

Ce sont avant tout des métiers de passion, et il peut y avoir des réussites exemplaires. Pouvez-vous nous citer quelques exemples ?

Le boulanger Eric Kayser, il fait rayonner le savoir-faire français boulanger aux quatre coins du monde. Le boucher Romain Lebœuf, meilleur apprenti de France en 2006, champion d'Europe de boucherie en 2009, puis meilleur ouvrier de France en 2015, il défend le savoir-faire de la boucherie artisanale. Le pâtissier Pierre Hermé, mondialement connu avec ses macarons ou encore Christophe Michalak, qui souhaite rendre la pâtisserie accessible à tous. Le chocolatier Patrick Roger, vainqueur de la Coupe du monde de chocolat en 1994, meilleur Ouvrier de France en 2000 et célèbre pour ses sculptures en chocolat.