
Objectif : simplifier les actions sur tous les fronts
Un numéro unique : le 39 28. Dès aujourd’hui, les personnes pensant être victimes ou témoins de comportements discriminatoires pourront composer ce numéro gratuit, renseigné sur la plateforme antidiscriminations.fr. Il s’agit d’un nouveau service confié par le chef de l’Etat et la ministre déléguée en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances au Défenseur des droits, l’autorité indépendante chargée de la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité.
Dotée d’un tchat et d’un accès sourds ou malentendants, la plateforme permettra également aux victimes de discriminations, quelle qu’en soit la nature (origine ethnique ou géographique, genre, handicap…) ou le domaine (recherche d’emploi, accès au logement, à un service…), d’échanger avec des interlocuteurs ayant une formation juridique du défenseur des droits.
Ils effectuent un premier niveau de prise en charge : écoute, réponse aux questions, première qualification juridique de la situation, explication des démarches possibles et orientation.
Si la situation relève d’un de ses champs de compétence, le Défenseur des droits pourra intervenir selon ses modes d’action habituels pour rétablir la personne dans ses droits. Si la situation n’est pas du ressort de l’institution, la personne sera orientée vers les interlocuteurs institutionnels ou associatifs compétents.
Victime ou témoin de discrimination ? Rendez-vous sur la plateforme : https://www.antidiscriminations.fr/
Une véritable prise en charge
La majorité des victimes n’engagent pas de recours par manque de preuves ou par méconnaissance des personnes compétentes, pouvoirs publics et associations pouvant les guider. En effet, « La frontière entre discriminations, violences et propos haineux peut être difficile à établir par les victimes », explique Claire Hédon, la Défenseure des droits. En 2019, rappelle-t-elle, les principaux critères de discriminations mobilisés dans les réclamations traitées étaient d’abord liés à l’origine (25,4 %), au handicap (22,7 %), au sexe (12,7 %) et à l’état de santé (10,3 %).
Visant à simplifier les démarches, offrir une écoute et des conseils spécialisés, la plateforme vous propose une expertise juridique. Amenée à être enrichie au cours des prochains mois, la plateforme s’inscrit dans une large dynamique « pour être à la hauteur de l’enjeu », précise Claire Hédon.
Quelle situation sur le front de l’emploi ?
En 2020, 23 % des personnes actives déclaraient avoir vécu une discrimination ou un harcèlement discriminatoire au travail, tandis que 42 % d’entre elles indiquaient en avoir été témoins, révèle le dernier baromètre de « la perception des discriminations dans l’emploi » publié par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT). Les conséquences peuvent se révéler délétères et durables chez les individus : outre les répercussions négatives sur l’emploi, ces expériences peuvent également engendrer des séquelles émotionnelles, psychologiques et physiques, ainsi qu’une altération des relations familiales et sociales. Depuis 10 ans, conclut l’enquête, les victimes sont deux fois plus nombreuses à entamer des démarches.
Qui est le Défenseur des Droits ?
Créé en 2011, le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante, chargée de veiller au respect des droits et libertés dans cinq domaines de compétences : les relations des usagers avec les services publics, la lutte contre les discriminations, la défense des droits de l’enfant, le respect de la déontologie de la sécurité par les forces de sécurité ainsi que l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte. L’institution peut être saisie gratuitement par toute personne résidant en France ou française résidant à l’étranger qui estime que ses droits n’ont pas été respectés.