Syndrome de l’imposteur : nos conseils pour vous en débarrasser

Le syndrome de l’imposteur peut être bloquant dans une recherche d’emploi et même faire passer à côté d’opportunités professionnelles. Mais, bonne nouvelle, il est tout à fait possible de le surmonter. On vous explique comment.

Souffrez -vous du syndrome de l’imposteur ?

« Je ne suis pas capable », « Ils vont se rendre compte que ce n’est pas pour moi », « Je vais encore échouer », « Ce poste est hors de ma portée », … Si ces petites phrases vous ont déjà tourmentés au point de vous paralyser, vous souffrez peut-être du syndrome de l’imposteur. Il peut prendre la forme d’un sentiment d’infériorité, d’un doute de soi permanent, d’une peur d’être démasqué, d’un manque constant de légitimité ou encore d’une crainte d’échouer.

« Il s’agit d’un processus double qui consiste à externaliser ses réussites et internaliser ses échecs. »

Le syndrome de l’imposteur alimente un sentiment d’insécurité et peut déboucher sur un état de stress ou d’angoisse. Il peut même nous conduire à nous auto-saboter, lorsque nous choisissons de ne pas faire quelque chose, de ne pas prendre de risques ou de nous mettre en situation d’échec.
Si, par exemple, en lisant une offre d’emploi qui correspond à votre profil, vous décidez de ne pas y répondre parce que vous vous sentez incapable ou découragé face aux compétences et expériences demandées, c’est peut-être votre syndrome de l’imposteur qui prend le dessus sur votre confiance en vous.

Mais pas de panique, des solutions existent pour le terrasser.

5 conseils pour surmonter votre syndrome de l’imposteur

1. Parlez-en autour de vous !

N’hésitez pas à parler de votre sentiment d’imposture à votre entourage. De très nombreuses personnes le partagent sûrement et pourront vous écouter, vous comprendre et vous conseiller. Vous vous sentirez moins seul, pourrez prendre du recul et relativiser les effets du syndrome sur vous. Et rassurez-vous, selon Kévin Chassangre « le syndrome de l’imposteur est plus une barrière à l’expression de son propre potentiel qu’une pathologie en tant que telle ».

2. Faites-y face pour le chasser

Reconnaître le syndrome de l’imposteur, c’est déjà faire une grande partie du travail pour lutter contre. Il est possible d’apprendre à identifier les pensées propres à ce symptôme chez vous pour les empêcher de vous submerger. Quand l’angoisse monte, posez-vous quelque part, prenez le temps de respirer, de prêter attention à ses manifestations et répondez-y grâce à des éléments factuels : « j’ai autant mes chances d’y arriver que n’importe qui », « je suis sérieux et rigoureux », « j’ai déjà vécu une expérience professionnelle positive », « j’ai des compétences ».
Au quotidien, vous pouvez aussi faire une série de choses simples qui vous procurent de la fierté et du plaisir, selon vos goûts. Même si elles vous semblent anodines, ces petites actions boosteront votre confiance en vous.

3. Listez vos compétences et surtout vos réussites

N’hésitez pas à faire un petit tour d’horizon de vos anciens collègues ou de votre entourage pour leur demander des retours sur vos compétences et qualités. Cela vous permettra d’avoir en tête, de façon objective, vos points forts et de faire taire un peu les doutes.
En complément, vous pouvez faire l’exercice suivant : mettez-vous devant une feuille blanche et commencez à y noter toutes les situations de réussite que vous avez connues. Il peut s’agir d’un projet professionnel mené à bien, d’un défi personnel que vous avez relevé, ou de moments où votre travail vous a procuré de la satisfaction. L’essentiel avec cet exercice est de remplacer le sentiment d’échec provoqué par le syndrome de l’imposteur par celui de fierté de tous vos accomplissements. Ne sous-estimez pas ce que vous avez fait au cours de votre vie tant d’un point de vue personnel et professionnel et n’hésitez pas à consulter votre liste régulièrement.
70 % de la population mondiale se sentirait concernée par ce syndrome, à un moment ou à un autre de sa vie, particulièrement les femmes.

4. Projetez « positif »

De façon naturelle, nous avons toujours tendance à imaginer les pires scénarios. Nous avons appris à ne pas nourrir de « faux espoirs » et à imaginer l’échec pour mieux l’affronter s’il advient. Pourtant, il faut savoir s’accorder des projections où nous atteignons nos objectifs. Si votre candidature a été retenue pour un poste et qu’un entretien est programmé, prenez un moment pour fermer les yeux et vous imaginer en situation : en confiance, maîtrisant votre sujet, dans un cadre bienveillant. Laissez-vous la possibilité de croire que tout peut se dérouler comme vous le souhaitez et surtout que vous en êtes capable.

5. Personne n’est parfait, ne vous mettez pas la pression !

Évitez de vous comparer, ne vous demandez pas l’impossible et acceptez la marge de progression inhérente à chaque parcours professionnel. En lisant une offre d’emploi, personne n’est en mesure de se dire « je coche toutes cases, je maîtrise toutes les compétences requises ». Si l’accent est de plus en plus mis sur les soft-skills (compétences comportementales) du côté des employeurs, c’est justement parce que les compétences techniques, si elles ne sont pas pleinement maîtrisées, peuvent s’apprendre grâce à la pratique ou à des formations.
Il est naturel de ne pas se sentir à 100 % légitime ou complètement à sa place dans un poste, tout simplement parce que la perfection… n’existe pas ! Se lancer dans un nouveau projet, qu’il soit personnel ou professionnel, c’est sortir de sa zone de confort, prendre un risque et dépasser ses peurs.
Ayez-en confiance, soyez fiers de vous et reléguez le syndrome de l’imposteur à sa juste place : une manifestation accrue de vos doutes qui ne définit en aucun cas vos compétences réelles.

Le syndrome de l’imposteur, ça vient d’où ?

À l’origine, le concept du syndrome de l’imposteur a été développé en 1978 par deux psychologues américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Ces dernières le définissent comme la sensation désagréable de douter en permanence de ses capacités, de ne pas se sentir légitime dans son statut, et de ne pas réussir à s’approprier ses succès. Pauline Rose Clance a d’ailleurs écrit le livre Le complexe d’imposture ou comment surmonter la peur qui mine votre sécurité et a mis en place un test appelé « L’échelle de Clance » pour savoir si une personne souffre du syndrome de l’imposteur et à quel point.

Aller plus loin : nos recommandations livres & podcasts

  • Sarah Zitouni, Tout vouloir, tout avoir, 2021, Éditions Kiwi : un guide pratique à destination des femmes qui veulent conquérir le monde professionnel et se réaliser pleinement.
  • Kévin Chassangre et Stacey Callahan Cessez de vous déprécier : se libérer du syndrome de l’imposteur, 2018, Éditions Dunod : dans cet ouvrage, les auteurs vous aident à reconnaître le syndrome pour mieux le dépasser.
  • Podcast Émotions, Louie Media, « Le syndrome de l’imposteur : pourquoi nous hante-t-il ? » : un décryptage très éclairant du syndrome et de ses manifestations.
  • Podcast Change ma vie, « Le syndrome de l’imposteur » qui revient sur les solutions pour chasser la petite voix qui vient nous dire que nous ne sommes pas à notre place.