Insertion et développement durable : fertilisez votre parcours !

Besoin d’être accompagné dans votre transition professionnelle tout en donnant du sens à votre métier ? Focus sur ces associations de l’économie sociale et solidaire qui cultivent cette double vocation.

Recycleries, culture bio, reconditionnement de matériels informatiques, médiation avec les publics… : que vous soyez salarié en insertion ou en situation de handicap, de nombreuses structures liées au développement durable vous proposent des parcours valorisants pour vous remettre le pied à l’étrier. En 2019, la France comptait près de 4 000 structures d’insertion par l’activité économique (SIAE : ateliers/chantiers d’insertion, associations intermédiaires, entreprises d’insertion, entreprises de travail temporaire d’insertion). En manque de bras, ces associations vous coachent vers l’emploi durable, dans le cadre d’actions en faveur de l’environnement, de l’économie solidaire et du développement durable. Véritables tremplins, trois associations nous expliquent leur activité et leur méthode d’accompagnement.

Envoi Insertion & Handicap, l’inclusion sur tous les fronts

Entreprise d’insertion et entreprise adaptée, Envoi Insertion et Handicap accompagne depuis 25 ans des personnes éloignées de l’emploi et en situation de handicap sur une mosaïque de métiers liés pour une partie au développement durable et à l’économie circulaire. En fonction des profils, des qualités et de l’appétence de chacun, la polyvalence est de mise : collecte, reconditionnement de matériels informatiques tels que PC et mobiles, DEEE, vente d’équipement reconditionné en boutique, SAV électronique en partenariat avec un fabricant de jouets… autant de services qui permettent aujourd’hui à la structure toulousaine d’employer une centaine de personnes dont la moitié sont accompagnées (50 % en situation de handicap, 50 % en contrats d’insertion).
Reconnue pour ses savoir-faire en Occitanie, Envoi ajoute régulièrement des cordes à son arc, attentive aux besoins particulièrement mis en lumière durant la crise sanitaire. « En plus de la mise à disposition de matériel informatique reconditionné, nous avons développé un service de médiation et d’accompagnement à l’utilisation du numérique pour ceux qui en sont éloignés et bientôt dans les zones rurales, à destination des personnes qui rencontrent des soucis de mobilité », détaille Clémence Lopez, conseillère en insertion professionnelle au sein de l’association. Un projet qui permet d’assurer la création de nouveaux parcours de transition. Depuis sa création, l’association a ainsi permis à plus de 1 000 personnes en difficulté de trouver un emploi à l’issue de leur expérience au sein d’Envoi Insertion et Handicap, où les salariés restent en moyenne 9 mois en contrat temps plein. « Grâce à nos équipes, les salariés bénéficient d’un accompagnement social et professionnel, d’actions de coaching autour de leur projet professionnel et d’un accès à des formations qualifiantes liées ou non à l’univers informatique. »

Les Jardins de Cocagne : ouvrir le champ des possibles

Si son nom évoque une contrée imaginaire, sa vocation de relier les hommes à la nature est bien réelle. Depuis 30 ans, le réseau de fermes biologiques Les Jardins de Cocagne nourrit une ambition : cultiver et offrir le meilleur de la terre à travers une démarche sociale, écologique et solidaire. Implantée sur une centaine de sites en France et quelque 1 400 points de dépôt, la structure rouvre les portes de l’emploi aux publics en difficulté, des hommes et des femmes de tous âges en situation de précarité ou de handicap, autant de publics éloignés du marché du travail en quête de reconstruction et d’accompagnement dans leurs projets professionnels.
Maraîchage, apiculture, viticulture, fleurs…, du champ au panier, chaque salarié participe à la production, transformation et distribution en circuit court. Un cercle vertueux qui englobe également un volet pédagogique (actions de sensibilisation du grand public à l’alimentation et à l’environnement, ateliers cuisine, épicerie itinérante…) et l’accessibilité alimentaire, les consommateurs les plus démunis pouvant bénéficier d’un « panier solidaire » biologique à prix réduit. « Si la culture bio, locale et la médiation sociale sont déjà des marqueurs de sens pour les personnes en insertion, les actions menées autour des chantiers coopératifs et des jardins partagés enrichissent la dimension de l’activité », souligne Angélique Piteau, responsable communication de l’association. Le salarié devient animateur d’une dynamique valorisante et impactante d’un point de vue professionnel et environnemental. »
Encadrés par des maraîchers, une technicienne en logistique et une conseillère d’insertion, les postes en transition profitent d’un suivi tout au long de l’expérience, à laquelle s’ajoutent de la formation, des stages et, le cas échéant, la mise en relation avec des entreprises qui recrutent : autant de conditions en faveur d’un retour à l’emploi durable.

IDDEES, un tremplin vert et pluridisciplinaire

Consacrée à la résorption des dépôts sauvages dès sa création en 2006, IDDEES a depuis bien grandi. Ses valeurs sont toutefois restées les mêmes : permettre aux personnes en rupture sociale ou éloignées de l’emploi de se reconstruire à travers une activité en lien avec l’environnement, la réutilisation, le réemploi et la vente d’objets d’occasion. L’association occitane décline aujourd’hui trois recycleries sur les sites ruraux de Lauzerte, Lafrançaise et Caussade, siège de la structure, où elle recherche, recrute et accompagne en permanence des salariés en insertion dans différents domaines tels que les espaces verts, le test informatique/électroménager, la menuiserie, la couture, la réparation de cycles, d’agent de collecte, de livraison, de démantèlement ou encore d’élimination.
« Fort du succès rencontré dans le réemploi auprès de partenaires tels La Poste, nous allons nous installer sur un nouveau site à Montauban, où des postes d’encadrement technique et d’accompagnant socioprofessionnel sont à pourvoir, ainsi que de nouveaux parcours d’insertion, confie Bruno Pegas, directeur d’Iddees. Future implantation également, Eurocentre, situé au cœur d’un vaste écosystème d’entreprises en Haute-Garonne, qui compte 600 entreprises sur 300 hectares : cette situation facilitera la prise de contact avec les recruteurs qui ont les mêmes problématiques que nous en termes de besoins en mécanos, carrossiers, permis poids lourds, logistique, etc. »
Comptant aujourd’hui près de 50 salariés répartis sur trois établissements, la majorité en CDDI, la structure d’insertion par l’activité économique (IAE) poursuit son développement. Sur les parcours salariés, une conseillère en économie sociale et familiale intervient sur la levée des freins à l'emploi, ajouté à l’action des encadrants techniques et des conseillères en insertion professionnelles en amont, de l’émergence au coaching projet en passant par la recherche active d’emploi.

Aide à domicile, les assos recrutent !
Parmi elles, le groupement d’économie solidaire (GES) Sendra accompagne depuis 33 ans les demandeurs d’emploi dans la construction d’un projet professionnel adapté et pérenne. Elle intervient notamment dans le secteur de l’aide à domicile, un secteur qui connaît une véritable pénurie de personnels, accentuée par les conséquences de la crise sanitaire.Afin de développer l’attractivité de ces métiers mais aussi à des fins de professionnalisation du secteur, Sendra travaille avec les demandeurs d’emploi sur 4 axes :- la maîtrise de la langue française avec des accompagnements vers les organismes et partenaires dédiés ;- la mobilité avec la possibilité de mise à disposition de vélos, scooters ou voitures mais également des réparations de leur propre véhicule par le biais du garage solidaire Sendra ;- le logement par des aides financières ou la possibilité d’accéder prioritairement au parc locatif Sendra ;- la formation avec un module sur les techniques de base du métier de l’aide à domicile (5 journées sur 6 mois) et la possibilité d'intégrer un processus de VAE.

Selon le gouvernement, 28 % des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur emploi ou leur formation pour des raisons de mobilité, n’ayant pas accès aux moyens de transport, n’ayant pas de véhicules ou de permis de conduire. Afin de faciliter la mobilité de tous les Français, Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a annoncé l’augmentation de 50 % de la garantie de l’État au micro-crédit personnel pour financer des solutions de mobilité.
​​​​​​​Dans le cadre du plan inclusion 2021, est également prévu le développement des garages solidaires avec véhicules mis à disposition et la mise en place une plateforme mobilité avec le ministère de la santé : un outil numérique pour répertorier toutes les aides au permis de conduire proposées localement et au niveau national.