Les métiers du génie écologique

La filière du génie écologique

Le génie écologique comprend un ensemble de techniques visant à améliorer, restaurer la biodiversité et les fonctions écologiques et favoriser la résilience des écosystèmes sur tous les milieux, naturels et artificialisés.

Les activités de génie écologique s’inscrivent dans plusieurs cadres réglementaires :

- Le cadre « éviter, réduire, compenser » (ERC), précisé par la loi biodiversité de 2016 : les entreprises de travaux interviennent pour mener à bien les actions de compensation écologique visant à restaurer des milieux naturels dégradés pour atteindre l’équivalence écologique.
- La directive-cadre sur l’eau, texte communautaire précisant en 2000 les objectifs de bon état des masses d’eau européennes. Le génie écologique est utilisé pour restaurer la morphologie des cours d’eau, réhabiliter les rives ainsi que les zones humides et ainsi améliorer la qualité globale des écosystèmes aquatiques et donc la qualité de l’eau.
- Le cadre "Espaces naturels", regroupant divers leviers : Natura 2000, espaces naturels sensibles (ENS), réserves, parcs, parcs régionaux et nationaux, ZNIEFF… Les interventions seront majoritairement de la gestion écologique.
- D'autres leviers : planification territoriale, agroécologie, tourisme vert, particuliers…

Les métiers de la filière génie écologique

En 2022, les contours des métiers viennent d’être précisés avec le référentiel national publié en 2022 par l’UPGE, l’UNEP, la FNTP et la FNEDT.

Ces dernières années ont vu le renforcement des exigences en matière de protection de la biodiversité et d’intégration des enjeux écologiques dans l’aménagement du territoire. Ce contexte a porté l’émergence de la filière du génie écologique nécessitant des compétences spécifiques pour la réalisation des chantiers de génie écologique.

1/ L'ouvrier de génie écologique

C’est le métier fondamental au sein des entreprises de travaux de génie écologique. Celles-ci se multiplient en France pour répondre aux marchés en forte augmentation. L’ouvrier de génie écologique est un nouveau métier qui se déploie petit à petit au sein d’entreprises spécialisées en génie écologique, et d’entreprises intervenants sur des secteurs proches et réalisant des chantiers de génie écologique et montant en compétences sur ces techniques.

L’ouvrier de géie écologique réalise les ouvrages des chantiers de génie écologique. Il intervient au sein d’entreprises de travaux assurant la réalisation des différentes mesures préconisées par l’étude pour atteindre les objectifs écologiques définis en amont.
Il travaille en extérieur, en toutes saisons, au sein d’une équipe pour réaliser des ouvrages visant à restaurer l’écosystème de milieux dégradés ou intervient pour maintenir en bon état des milieux naturels fonctionnels. Il agit à l’aide de techniques diverses spécifiques au génie écologique ou provenant d’autres métiers (TP, paysagisme, foresterie…), mais qui sont toutes orientées au service de la biodiversité.

Afin de mener à bien des actions de restauration écologique, l’ouvrier de génie écologique intervient :

• Sur les cours d’eau, reprofile le lit des rivières, consolide les berges, modifie ou supprime des ouvrages et seuils artificiels, crée des passes à poissons, pose des nichoirs pour avifaune et chiroptères, aménage des passages pour le bétail, végétalise des ripisylves.
• En milieu littoral, il installe des dispositifs de lutte contre l’érosion des plages et des cordons dunaires, restaure les passes entre mer et lagunes, favorise la colonisation naturelle des mangroves, et met en oeuvre les plans de restauration des lagons.
• Sur prairies sèches et humides, il réalise des soutènements de sols, créé et entretien des mares, noues et fossés, aménage des habitats pour la faune amphibie et végétalise des plans d’eaux.
• En milieu forestier, il restaure des sols érodés, installe des nichoirs, aménage et protège des habitats et corridors faunistiques, et réalise des plantations de régénération d’un peuplement forestier.

• identifie, fauche, faucarde, arrache, évacue la végétation envahissante terrestre, aquatique ou semi-aquatique, et nettoie les machines, les outils et le matériel afin de ne pas propager les espèces envahissantes.
• Il détecte les indices de présence de la faune, identifie les espèces animales envahissantes et les signale au chef d’équipe.
• Pour éviter la fermeture des milieux par la végétation, il identifie les espèces protégées, fauche sélectivement les zones herbacées, évacue ou laisse sur place les résidus végétaux, abat depuis le sol des arbres de tous diamètres et laisse sur place, débite ou charge les grumes.
• Dans des milieux naturels fréquentés par le public, il équipe et entretient des aires d’accueil, des circulations, des emmarchements, des petits ouvrages bois ou maçonnés, afin de canaliser les visiteurs pour préserver les habitats et les espèces végétales et animales du milieu.

• le conducteur d’engins, qui maîtrise le matériel mécanisé est une spécialité ;
• le chef d’équipe, qui prépare le matériel et encadre l’équipe demande un niveau de compétence supérieur.

• il maîtrise les techniques de débroussaillage, plantation et tronçonnage ;
• il maîtrise la polyvalence du métier et certaines techniques de génie écologique avancées ;
• il connaît, sélectionne, prépare et entretient le matériel et applique les règles de sécurité ;
• sait repérer les principaux aléas écologiques et climatiques et faire remonter l’information ;
• est capable de faire remonter les informations et communiquer au sein de l’entreprise.

• il maîtrise la conduite, l’entretien et gère les risques des principaux engins et outils associés ;
• il analyse les contraintes du site : accès, franchissement, portance, stabilité, mise en défens ;
• il évalue le foisonnement lié à l’intervention et le besoin d’espace de stockage ;
• il repère et respecter le cheminement et l’emplacement adéquat de stationnement des engins.

• connaît et comprend les documents encadrant et décrivant le chantier ;
• comprend le contexte, les enjeux, les objectifs écologiques et l’environnement du chantier ;
• évalue et analyse les risques encourus dans la situation de travail.

• prépare et vérifie l’état de fonctionnement du matériel, machines, matériaux et équipements ;
• s’assure de l’absence de pollution biologique ou chimique entrant sur le chantier ;
• balise les zones d’intervention et de protection ;
• organise le plan de circulation des engins et les zones de stockage ;
• se concerte avec les riverains et autres intervenants du site.

• coordonner les interventions de son équipe et gérer la productivité ;
• gère l’encadrement et les relations avec les partenaires en cohérence avec les valeurs du génie écologique : respect, humilité, bienveillance… ;
• sécurise le chantier pendant et hors des périodes de travaux ;
• sait transmettre ses compétences et connaissances.

2/ Le chef de chantier

C’est lui qui réalise la fonction de coordination des chantiers au sein des entreprises de travaux de génie écologique.
Le chef de chantier de génie écologique est un nouveau métier qui se déploie petit à petit au sein d’entreprises spécialisées en génie écologique, et d’entreprises intervenants sur des secteurs proches et réalisant des chantiers de génie écologique et montant en compétences sur ces techniques.

Son périmètre :

Le chef de chantier de génie écologique préconise les solutions techniques par et/ou pour le vivant, organise et coordonne les chantiers dans le respect de la réglementation, du calendrier et des règles de sécurité.

Ses activités :

Il mène à bien ses missions pour des chantiers réalisés dans des contextes variés et aux objectifs multiples :
• gérer écologiquement des milieux : fauche, faucardage, arrachage, évacuation de la végétation ;
• réaliser des plantations de végétaux ligneux ou non ligneux ;
• gérer les espèces végétales exotiques envahissantes ;
• créer des habitats pour la faune : hibernaculum, nichoirs,
• réaliser des aménagements pour le passage ou l’abreuvement du bétail ;
• aménager et protéger des habitats et corridors faunistiques ;
• crée et entretien des mares, noues et fossés ;
• travailler le faciès des rivières ;
• rétablir la continuité écologique en supprimant des ouvrages artificiels ou créant des passages parallèles ;
• lutter contre l’érosion en forêt, rivière, montagne ou milieux littoraux ;
• conduire des actions de gestion pour favoriser la végétalisation des milieux ;
• aménager des milieux naturels fréquentés par le public avec des aires d’accueil et de circulations.

Ses compétences :

Le chef de chantier de génie écologique préconise des solutions techniques de génie écologique en sachant :
• analyser les enjeux et adapter les techniques aux contraintes du site et de son environnement ;
• estimer le temps de réalisation des interventions ;
• établir un calendrier réaliste intégrant la réglementation et les incidences de saisonnalité ;
• sélectionner et commander les matériaux et matériels en favorisant le local ;
• composer les équipes de chantier.Il coordonne les travaux de génie écologique en organisant et suivant techniquement les chantiers qui lui sont confiés.

Il doit par ailleurs maîtriser globalement les compétences des opérateurs de chantiers (ouvrier et chef d’équipe) :
• analyser le contexte du chantier ;
• préparer le chantier ;
• mettre en oeuvre les techniques de génie écologique.

3/ Le conducteur de travaux

C’est lui qui pilote l’ensemble des activités de l’entreprise de travaux de génie écologique ou les activités de la filiale de l’entreprise qui s’occupe de génie écologique. Le conducteur de travaux de génie écologique est un nouveau métier qui se déploie petit à petit au sein d’entreprises spécialisées en génie écologique, et d’entreprises intervenants sur des secteurs proches et réalisant des chantiers de génie écologique et montant en compétences sur ces techniques.

Son périmètre :
Le conducteur de travaux chantier de génie écologique pilote l’ensemble des activités travaux de l’entreprise ou de l’antenne de l’entreprise.
Le coordinateur de travaux de génie écologique intervient au sein d’entreprises de travaux assurant la réalisation des différentes mesures préconisées par l’étude pour atteindre les objectifs écologiques définis en amont.

Ses activités :

Il planifie l’intervention des équipes en fonction de leurs compétences, des exigences de calendrier et du matériel disponible, gère les demandes d’autorisation et procédures préalables à l’ouverture des chantiers, réalise la veille commerciale afin d’identifier les appels d’offres et y répond.Il est celui qui est à l’interface entre tous les acteurs intervenants sur le chantier et adapte son discours pour faire comprendre les contraintes et nécessités du chantier, aussi bien au maître d’ouvrage, qu’au maître d’œuvre, aux associations locales quand elles existent, et aux habitants et usagers du territoire (agriculteurs, pêcheurs, riverains…). Il encadre ainsi des chantiers de génie écologique réalisés dans des contextes variés et aux objectifs multiples :

• gérer écologiquement des milieux : fauche, faucardage, arrachage, évacuation de la végétation ;
• réaliser des plantations de végétaux ligneux ou non ligneux ;· gérer les espèces végétales exotiques envahissantes ;
• créer des habitats pour la faune : hibernaculum, nichoirs,
• réaliser des aménagements pour le passage ou l’abreuvement du bétail ;
• aménager et protéger des habitats et corridors faunistiques ;
• créer et entretenir des mares, noues et fossés ;
• travailler le faciès des rivières ;
• rétablir la continuité écologique en supprimant des ouvrages artificiels ou créant des passages parallèles ;
• lutter contre l’érosion en forêt, rivière, montagne ou milieux littoraux ;
• conduire des actions de gestion pour favoriser la végétalisation des milieux ;
• aménager des milieux naturels fréquentés par le public avec des aires d’accueil et de circulations. 

• préparant les documents encadrant la réalisation du chantier ;
• assurant l’ouverture et la réception des chantiers ;
• gérant le planning global des équipes ;
• répondant aux offres et chiffrer les interventions ;
• assurant les interactions avec les parties-prenantes avec transparence ;
• assurant le suivi administratif et financier du chantier jusqu’à la facturation. Il doit par ailleurs maîtriser globalement les compétences des opérateurs de chantiers (ouvrier, chef d’équipe et chef de chantier) :
• analyser le contexte du chantier et préconiser les solutions techniques ;
• préparer le chantier ;
• coordonner la réalisation des travaux ;
• mettre en œuvre les techniques de génie écologique.