S’orienter vers les métiers de la chaîne alimentaire

Les métiers liés à la chaîne alimentaire souffrent d'un déficit d'image alors même qu'ils sont "en tension" et qu'ils peuvent permettre des évolutions de carrière intéressantes, jusqu'à la création ou la reprise d'entreprise. Certains de ces métiers en évolution requièrent de nouvelles compétences.

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9 filières

Selon l’observatoire des métiers des Industries Alimentaires Observia, les métiers de l’agro-alimentaire sont répartis en 9 grandes filières* :

  • l’innovation, recherche & développement ;
  • la production (fabrication, conditionnement) ;
  • le marketing ;
  • les achats / commercialisation / vente ;
  • la logistique ;
  • le contrôle et l’analyse (laboratoire) ;
  • la qualité / hygiène / sécurité / sûreté / environnement ;
  • la maintenance/ ingénierie / travaux ;
  • les services généraux.

*Une filière représente l’ensemble des activités relatives à différentes étapes de transformation d’un produit de base.

Les métiers liés à l'alimentaire

Ces métiers se situent entre l'agriculture, l'industrie et la distribution.
Plusieurs grandes familles des industries alimentaires peuvent être identifiées : 

Production agricoleTransformation alimentaire
Elevage - Troupeaux : bovin, porcin, ovin
Elevage - Basse cour : élevage avicole, canards
Industrie de la viande :
abattage de bétail, de la volaille, charcuterie, conserverie de viande, aliments pour bébés.

Industrie laitière :
fabrication du lait, du beurre, des yaourts, des fromages, du lait en poudre ou concentré, "crackage" du lait pour l'industrie, entremets, desserts alimentaires, fabrication de crèmes glacées et glaces.

PiscicultureFabrication de surgelés et produits transformés à base de poissons.
 Cultures spécialiséesFabrication de produits alimentaires divers :
Fruits, légumes, plats cuisinés et confitures.
Jus de fruits et de légumes, bouillons et potages.
Aliments pour animaux d'élevage et domestiques.
Produits de régime, herbes aromatiques, condiments, aliments pour bébés.


Grandes culturesFabrication de produits à base de céréales :
Farine, pain et pâtisserie industriels, biscuits, biscottes, semoules et pâtes alimentaires, malt, amidon, fécules et produits dérivés, aliments pour animaux d’élevages et domestiques, aliments pour bébés.

Fabrication de produits alimentaires divers :
Chocolat, confiserie, café et thé conditionnés, épices, herbes aromatiques, condiments, vinaigres, sauces préparées,
aliments diététiques, aliments pour bébés, produits de régime, petits déjeuners, entremets, desserts, bouillons, potages, levures, etc.

Viticulture, oenologieFabrication de boissons et d'alcool :
Vins, eaux de vie, distillation d'alcool, apéritifs, champagne, bière, cidre.

Les principaux besoins en termes de compétences

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De nouvelles compétences sont désormais indispensables dans 4 domaines :

  • Développement durable :

- savoir appliquer les règles d’hygiène et de sécurité,
- apprendre, le cas échéant, à manipuler des produits toxiques,
- avoir des notions relatives à l’agriculture raisonnée (ce terme « raisonnée » fait référence à une démarche, en France, qui s'applique aux productions agricoles prenant en compte la protection de l'environnement, la santé et le bien-être animal).

  • Nouvelles technologies :

- électronique embarquée,
- gestion par satellite des cultures,
- maintenance d’installations automatisées.

  • Services aux entreprises :

Cela concerne les professionnels de la commercialisation qui vendent les produits proposés par leur entreprise en démarchant des prospects et en développant le portefeuille de clients de l’entreprise sur un territoire donné. Ils doivent en effet prendre en charge des clients et prospects du territoire sur lequel intervient leur entreprise, analyser leur activité et l’évolution de leurs besoins et, enfin, être en mesure de conseiller les exploitants.

  • Services à la personne :

Dans ce secteur, il faut passer d’une logique de produits à une logique de marché : apporter un conseil technique aux clients et aux prospects, identifier les produits et services susceptibles de répondre au mieux à leurs besoins.

Quels changements pour les métiers ?

La traduction de ces besoins implique des changements pour les métiers. En effet, de nouvelles compétences émergent dans les différentes filières.


- Dans l’agriculture :

  • Pour « s’installer Bio » : il est désormais indispensable d’avoir une connaissance des contraintes techniques (ex: la lutte biologique sans pesticides), réglementaires (liées à la certification bio) et économiques (valoriser ses produits et les commercialiser dans des circuits courts). Par ailleurs, la capacité d’organisation de l’exploitation est liée aux pratiques biologiques.
  • Dans le management environnemental (HVE, Haute valeur environnementale) : il faut posséder des compétences nouvelles sur l’ensemble du cycle de production afin de réduire tous les impacts environnementaux (connaissances renforcées sur la biodiversité, méthodes de substitution aux procédés liés à l’agriculture intensive).
  • Dans la gestion et la valorisation de signes de qualité, et en corollaire le développement de circuits courts innovants.


- Dans les industries agro-alimentaires et la distribution :

  • Dans la fonction qualité, hygiène, sécurité et environnement (QHSE) : il faut pouvoir apporter une expertise technique aux autres métiers.
  • Pour les métiers techniques Travaux et Maintenance, Logistique et Transport : il faut prendre en compte la mise en œuvre des solutions d’économies d’énergie des équipements et des bâtiments, de réduction des émissions de CO2 liés au transport et à la logistique, de gestion des déchets des sites (notamment les emballages), de mise en place de filières de retraitement pour des déchets spécifiques (ex: fluides frigorigènes).


- Les métiers transversaux de conseil et d’évaluation :

Les métiers du conseil (éco-conseillers, éco-énergéticien,…), de l’évaluation (économiste de l’environnement), du management environnemental et de la certification (qualiticien, éco-certificateur) interviennent tant aux côtés des agriculteurs que des industries agroalimentaires et les distributeurs.
Dans ces métiers, une part essentielle est consacrée à l’ingénierie de projet, aux interventions de terrain, à l’animation d’un dialogue multipartenaires sur le territoire. Il faut être en mesure de cumuler des compétences agronomiques, économiques et organisationnelles et savoir gérer de bout en bout des problématiques environnementales.


- Distribution :

  • Pour les métiers d’acheteur et chef de produit : il faut savoir ce qu’est un produit éco-conçu pour en évaluer la réalité dans les propositions des fournisseurs, s’assurer des conditions de l’information environnementale sur les produits (évaluations des fournisseurs), collaborer avec le service logistique pour évaluer les impacts environnementaux.
  • Pour les vendeurs : il est indispensable de connaître les caractéristiques environnementales des produits et savoir en faire des arguments de vente.