La Sécurité sociale recrute 2 000 alternants

Dans les mois à venir, la Sécurité sociale va recruter près de 2 000 alternants dans des fonctions « cœur de métier » telles que la relation client ou la gestion conseil. Un vaste plan de formation permettra d’accompagner ces jeunes recrues, avec des actions dans les territoires et la création de formation dédiées. Rencontre avec Benoît Eymery, Directeur de la formation professionnelle à l'Union des caisses nationales de sécurité sociale (Ucanss).

La Sécurité sociale a annoncé un vaste plan de recrutement de 2 000 alternants, en quoi consiste-t-il ?

Benoît Eymery : À l’horizon 2030, la Sécurité sociale va voir s’échelonner plus de 50 000 départs à la retraite, soit quasiment un tiers de ses effectifs ! Cette trajectoire nous a amenés à réfléchir à notre stratégie de recrutement avec l’ambition de mettre en place des approches complémentaires, or l’alternance est une formidable voie d’accès à l’emploi. Nous souhaitons, par ce biais, rajeunir notre pyramide des âges en allant chercher les jeunes sur les territoires, parfois ceux qui n’ont pas la possibilité de se former ou de faire de longues études.

« L’objectif de l’alternance, c’est d’offrir toutes les opportunités pour attirer, recruter, puis fidéliser nos futurs collaborateurs. »

Est-ce que vous pouvez nous donner 3 raisons de rejoindre la Sécurité sociale ?

B. E. : Tout d’abord, nous traversons un moment où chacun recherche du sens et des valeurs. La Sécurité sociale offre clairement cet environnement en matière de solidarité : nous versons des prestations sociales, avec l’idée de subvenir aux besoins de ceux qui en ont le plus besoin.

Par ailleurs, notre environnement permet d’évoluer : on peut entrer à la Sécurité sociale comme gestionnaire de carrière ou gestionnaire de prestation santé, puis prétendre à des postes de manager ou de directeurs, ou encore changer de métier, en s’orientant par exemple vers des métiers de la comptabilité, des RH ou de la finance. La mobilité professionnelle s’exerce de façon pleine et entière à la Sécurité sociale.

Dernier point : nous encourageons la mobilité géographique et entre organismes. Nous avons 300 organismes répartis sur tous les territoires, y compris dans les territoires d’Outre-mer. Un collaborateur peut aujourd’hui entrer au sein de la branche maladie puis évoluer vers la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiale (Urssaf), et, qui plus est, changer de bassin d’emplois.

« Même s’ils nous quittent, nous estimons que les alternants auront découvert
un monde à la Sécurité sociale et qu’ils pourront devenir des ambassadeurs de notre univers. »

Quels sont les postes que vous souhaitez pourvoir ?

B. E. : Jusqu’à présent, l’alternance visait surtout les fonctions supports comme les RH, la comptabilité ou la finance. À présent, nous souhaitons aller sur les fonctions « cœur de métier » : la relation client, la gestion de conseil, et tout ce qui est lié à la gestion de dossiers classiques de frais de santé, de gestion de carrière ou encore de recouvrement des cotisations. Ce sont des métiers pour lesquels de nombreuses offres seront à pourvoir dans les années à venir !

Quels profils recherchez-vous ?

B. E. : Sur les fonctions « cœur de métier », nous visons généralement les BTS Services et prestations des secteurs sanitaire et social (BTS SP3S), que nous accompagnerons aussi par de la formation interne pour comprendre les métiers et la règlementation de la Sécurité sociale. Parmi les autres diplômes « cœur de métier », dans le domaine de la relation client, nous recherchons massivement des gestionnaires sur les plateformes téléphoniques ainsi que des gestionnaires de conseil. Sur ces diplômes-là, certaines branches de la Sécurité sociale ont noué des partenariats avec des Centres de formation d’apprentis (CFA) pour avoir des promotions dédiées et répartir les jeunes, par exemple, dans les URSSAF en Île-de-France.

« Nous n’attendons pas d’un alternant qu’il devienne expert du jour au lendemain,
mais qu’il accomplisse dans un bon esprit les tâches que nous allons lui confier. »

Quelles compétences les alternants vont-ils pouvoir développer avec cette alternance ?

B. E. : D’abord, ils vont acquérir une vraie culture générale de l’environnement de la protection sociale. Nous les accompagnerons pour bien comprendre la Sécurité sociale, ses différentes branches – on pense souvent à la branche maladie mais on oublie qu’il y a les branches famille, retraite et recouvrement, ou encore une branche autonomie qui vient d’être intégrée à la Sécurité sociale.

Ensuite, nous investissons massivement dans le développement des compétences et dans la formation : à la Sécurité sociale, 4,8 % de la masse salariale est consacrée à la formation. Nous allons donc poursuivre notre investissement sur les formations « cœur de métier » de tout nouvel arrivant, y compris pour les alternants et les contrats pros, telles que les formations « Comment répondre à un client ? » ou « Comment accueillir un usager dans les centres d’accueil ? ».

Enfin, nous travaillons actuellement à identifier 5 ou 6 soft skills (compétences comportementales) au cœur des métiers de la Sécurité sociale afin d’accompagner nos alternants dans l’acquisition, par exemple, de la relation client, de l’engagement et de la culture du service.

Qu’attendez-vous de vos alternants ?

B. E. : Un bon alternant est un alternant assidu qui répond aux objectifs qui lui sont fixés en matière d’apprentissage. Nous n’attendons pas d’un alternant qu’il devienne expert du jour au lendemain, mais qu’il accomplisse dans un bon esprit les tâches que nous allons lui confier. Nous recherchons 2 000 alternants engagés au service des citoyens qu’ils vont servir.

La Semaine de l’alternance est l’occasion de rencontrer des candidats, en quoi votre partenariat avec Pôle emploi sur cet événement est-il important pour vous ?

B. E. : Il est très important pour se rapprocher des prescripteurs de l’emploi, de ceux qui donnent les clefs, la bonne parole pour promouvoir la Sécurité sociale. Ce partenariat est essentiel pour se rapprocher des alternants.

Pourquoi un partenariat avec Pôle emploi ?

Cette année, la Sécurité sociale est partenaire de la Semaine de l’alternance de Pôle Emploi qui se déroule du 22 au 26 mai 2023. Une opération qui doit permettre de mettre en lumière la Sécurité sociale et ses offres d’emploi, et répond à un « enjeu important de rendre encore plus visible notre institution et de travailler main dans la main avec un acteur majeur de l’emploi, qui est aussi une institution ‘’cousine’’ de la sphère de la protection sociale », selon Fabrice Moreau, directeur de la Communication de l’Ucanss. 

Consultez les offres en alternance sur : https://alternance.lasecurecrute.fr/