Startupper senior : il n’y a pas d’âge pour entreprendre

Avec respectivement 18% et 11%, les 50-64 ans sont plus nombreux que les 18-29 ans parmi les créateurs d’entreprises*. Le signe qu’une start-up peut aussi bien lancer une carrière que lui donner un nouvel élan. Exemple avec Bertrand Deloges, co-fondateur de PaysageMania à Pontault-Combault.

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Votre parcours en quelques mots ?

Avant de lancer mon entreprise de conception d’espaces paysagers, j’ai passé 30 ans au sein d’une grande entreprise du secteur aéronautique, où j’ai occupé différentes fonctions de manager d’équipes, pilote de projet et chef de produit.

Le déclencheur de votre envie d’entreprendre ?

C’est la conjonction de plusieurs facteurs. Je venais de terminer un projet et étais dans l’attente d’une nouvelle mission quand s’est ouvert un plan de départ volontaire avec des conditions favorables pour quitter mon entreprise. Comme, au même moment, ma fille venait de décrocher son diplôme de paysagiste concepteur, j’ai vu une opportunité et nous avons décidé de nous associer et de lancer. Cela faisait quelques temps que j’avais cette envie d’être maître de mes décisions et d’être vraiment « aux manettes », ce que ne permet jamais totalement un grand groupe.

L’avantage de se lancer après 50 ans ?

L’expérience emmagasinée au fil d’une carrière est assurément un plus : je m’y connaissais déjà dans beaucoup de domaines – achats, marketing, gestion de projet… Cela permet de faire face à beaucoup de situations. Sur le plan matériel aussi, cela peut être un atout d’être un peu plus installé dans la vie : ce n’est jamais simple de financer une entreprise qui démarre. 

Votre conseil à ceux qui hésitent à se lancer ?

C’est une aventure passionnante et stimulante, mais il faut avoir le tempérament pour entreprendre : c’est beaucoup de travail, toujours sur le fil du rasoir. Même quand les affaires marchent, on n’a jamais l’impression d’être « arrivé ». C’est pourquoi je pense qu’il faut d’abord être sûr des personnes avec qui l’on s’associe, et puis rechercher un maximum d’accompagnement, notamment dans les réseaux de chefs d’entreprise. 

Votre prochain défi ?

Malgré les moments de doute, nous avons tenus bon et trouvé notre place sur le marché. Au bout de 5 ans, nous avons atteint le maximum de ce que nous pouvons faire à deux, et la prochaine étape c’est de recruter pour continuer à développer notre clientèle et notre chiffre d’affaires.

* Enquête Essence de l’Entrepreneur 2017