Des aptitudes plutôt que des compétences

Dans les secteurs où la main-d’œuvre est rare, la MRS (Méthode de Recrutement par Simulation) peut aider à déceler de nouveaux profils. Comment adapter ce dispositif au processus de recrutement ?

« Nous sommes dans un bassin où se concentrent beaucoup d’entreprises agroalimentaires. » Pour Bruno Pinto, conseiller entreprise à l’agence Pôle emploi de Joigny, l’accompagnement des employeurs dans leur recrutement n’est donc pas chose aisée. Spécialisée dans la fabrication de pains au chocolat, de croissants, de pains au lait et de mini-gâches, Jovid’or est souvent confrontée à cette pénurie de main-d’œuvre. « L’entreprise compte 130 salariés et une cinquantaine d’intérimaires. Nous avons des besoins en permanence, notamment depuis l’ouverture de notre 4e ligne de production », explique Anne Remisio, correspondante RH de la société. Devant les nombreux postes à pourvoir régulièrement (pétrisseur, conducteur de lignes, conducteur machine, assistant qualité, maintenance…) et le manque de profils correspondants, Pôle emploi a donc décidé de mettre en place des Méthodes de Recrutement par Simulation (MRS).

Quelles évaluations pour les candidats ?

La MRS permet d’élargir les recherches de candidats en privilégiant le repérage des capacités nécessaires au poste de travail plutôt que des compétences. Des tests sont alors élaborés pour évaluer les demandeurs d’emploi. « Cela nous permet d’effectuer une présélection en vérifiant leurs aptitudes », note Anne Remisio. Plus que des profils types, l’entreprise cherche en effet des personnes motivées qui se sentiront bien dans l’entreprise. Les tests s’appuient sur des questionnaires mais aussi des simulations de montage de pièces afin de valider la capacité des personnes à suivre des consignes et à gérer leur stress. Une session est généralement organisée tous les mois. « Nous communiquons en interne avec nos collègues pour qu’ils informent les demandeurs d’emploi des dates. Suite au passage des tests, on présente les candidats aux différentes entreprises de l’agroalimentaire », précise Bruno Pinto. « Nous les contactons ensuite pour une réunion d’information sur site », continue Anne Remisio.

Comment intégrer ces nouveaux profils ?

Si ces nouveaux venus ont les capacités pour intégrer l’entreprise, il leur manque encore les compétences. Jovid’or les prend donc en main pour les intégrer. « Après la réunion, nous leur proposons soit une PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel), une AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) ou les détachons en intérim. » La formation peut durer 3, 6 ou 8 semaines selon les savoirs à acquérir. Cette mécanique aujourd’hui bien huilée est permise grâce au travail réalisé conjointement par Jovid’or et Pôle emploi. En contact depuis de nombreuses années, ils ont tissé une relation de confiance. L’établissement public est toujours à l’écoute des besoins de l’entreprise et l’accompagne à chaque étape de ses recrutements. À l’inverse, Jovid’or répond présent quand il faut par exemple participer à des forums. « C’est un partenariat bien ancré », assure Bruno Pinto.

« La MRS nous permet d’effectuer une présélection en vérifiant les aptitudes des candidats. »
Anne Remisio, correspondante RH pour Jovid’or.