MRS et AFPR : un duo gagnant

Combinée à une Action de Formation Préalable au Recrutement, la Méthode de Recrutement par Simulation permet de répondre aux besoins de main-d’œuvre notamment pour les métiers où les candidats sont rares.

« Nous avons des besoins très réguliers tout au long de l’année. Nous embauchons 60 à 70 personnes par an. » Pour Cyrielle Rousset, relais RH aux Ateliers d’Armançon, la tâche n’est pas aisée quand il s’agit de trouver de la main-d’œuvre. L’entreprise, qui emploie actuellement 520 personnes à Semur-en-Auxois, a pourtant beaucoup à offrir. Spécialisée dans la maroquinerie de luxe, elle travaille avec de grands noms français. Essentiellement à la recherche de piqueurs, des postes demandant des compétences très particulières, l’entreprise peine à trouver des candidats qui correspondent. Elle a donc décidé de faire appel à Pôle emploi, avec qui elle travaille depuis de nombreuses années, pour mettre en place un dispositif de recrutement répondant à sa situation.

Tester des habiletés

Celui-ci commence par une Méthode de Recrutement par Simulation (MRS). Après une information collective organisée avec la participation de l’entreprise, les candidats intéressés par le poste passent une série de tests manuels et visuels. « Nous organisons plusieurs sessions durant l’année, précise Annabelle Bouillère. Les exercices ont été calibrés avec l’employeur, il faut par exemple découper un patron ou chercher des défauts dans un motif. » Les candidats n’ayant pas les compétences nécessaires pour être piqueur, ces tests permettent de mesurer leur habileté. « Tous les types de profils peuvent ainsi postuler. » S’ils obtiennent un certain score, ils passent alors un entretien aux Ateliers d’Armançon. « Il est axé sur le savoir-être », indique Cyrielle Rousset. S’ils le réussissent, ils peuvent ensuite intégrer une formation au métier de piqueur, grâce à une AFPR (Action de formation préalable au recrutement), qui leur ouvrira les portes de l’entreprise.

Une formation de 6 semaines

L’AFPR permet à un demandeur d’emploi de bénéficier d’une formation, financée par Pôle emploi, si un employeur est prêt à lui signer un contrat de travail d’au moins 6 mois. Poste très particulier, demandant patience et minutie, les piqueurs sont formés directement aux Ateliers d’Armançon qui possède sa propre école. « La formation dure six semaines, ajoute Annabelle Bouillère. Très vite les candidats intègrent l’entreprise comme les autres salariés. » À la fin de l’initiation, si tout s’est bien passé, ils signent un CDD de 6 mois. « Le métier ne s’apprend pas en quelques semaines. Ce premier contrat leur permet de monter en compétences. »MRS et AFPR combinées permettent donc aux Ateliers d’Armançon de trouver les bons candidats et de les former au plus près de leurs besoins. « Cela nous aide à sécuriser les embauches, estime Cyrielle Rousset. Nous recrutons énormément, c’est un gain de temps considérable pour nous et pour le demandeur d’emploi. »