Mettre en relation les candidats et les entreprises grâce à la formation

D’un côté, il y a des demandeurs d’emploi aspirant à un nouveau projet professionnel. De l’autre, des entreprises en quête de personnel pour transmettre un savoir-faire précieux. Grâce à la modalité AFEST proposée par Pôle emploi, les Ateliers Léon Flam (Châtillon-sur-Indre) accueillent de nouvelles recrues et les forment à leur image.

Professionnaliser une expérience par l'immersion

ACCOMPAGNEMENT GLO 607239.jpgChristine Chaillou – Responsable administrative et comptable aux Ateliers Léon Flam, en charge du recrutement.

« L’AFEST nous permet de mettre en place une formation sur-mesure, avec l’aide de l’Afpa, pour les candidats sélectionnés. »
 



SE FORMER AU SEIN DE L'ENTREPRISE
Depuis septembre 2022, Pôle emploi met à disposition des entreprises l’Action de formation en situation de travail (AFEST). Objectif : faire se rencontrer les demandeurs d’emploi et des entreprises en difficulté de recrutement et qui ne disposent pas de ressources de formation suffisantes pour, ensemble, construire une programme de formation en vue de la signature d’un contrat : « Il s’agit en fait d’une modalité pédagogique où un demandeur d’emploi se forme directement au sein de l’entreprise, avec l’accompagnement d’un formateur qui encadre et évalue ses activités, et celui d’un tuteur, salarié de l’entreprise, qui lui transmet les gestes métiers spécifiques », détaille Laetitia Hetault, conseillère entreprises à l’agence Pôle emploi de Châteauroux. Cette dernière a récemment proposé aux Ateliers Léon Flam (maroquinerie et confection textile) de mettre en place une AFEST pour former deux candidats à des postes de préparateurs en maroquinerie, via une Action de formation préalable au recrutement (AFPR) : « Le programme de formation a été réalisé sur-mesure grâce à l’AFPA, qui a analysé les besoins du poste et qui a diagnostiqué les compétences à acquérir chez les candidats, explique Christine Chaillou, responsable administrative et comptable aux Ateliers Léon Flam, en charge du recrutement. Cela demande un investissement humain, car les tuteurs sont des salariés de l’entreprise, et aussi un investissement de temps pour former ces nouvelles personnes. Mais c’est essentiel, car il n’existe aujourd’hui aucune formation pour ces postes spécifiques. »

MOMENTS REFLEXIFS
Entièrement financé par Pôle emploi, ce dispositif est mobilisable dans cinq secteurs d’activité (le commerce, l’industrie, la construction, les services aux particuliers et les services aux entreprises, hors transport), pour des métiers en tension. La formation s’exerce par séquences d’apprentissage alternant mise en situation et analyse de travail : « Nous avons des moments réflexifs avec les stagiaires en formation et les formateurs de l’AFPA pour ajuster, au fur et à mesure, la formation. C’est sécurisant, à la fois pour le demandeur d’emploi qui se sent accompagné, et pour nous, employeur, qui allons vers le bon apprentissage », ajoute Christine Chaillou.Cette première AFEST aux Ateliers Léon Flam a débuté le 24 octobre dernier, pour une durée allant jusqu’à 399 heures de formation maximum. Ensuite, un CDD d’au moins 6 mois ou un CDI devrait être proposé aux candidats : « Pour cette session, l’employeur n’avait pas de prérequis concernant les postulants, développe Laetitia Hetault de Pôle emploi. Seules la motivation et la dextérité étaient importantes, que nous avons pu évaluer grâce à un petit test en entreprise. Nous avons eu un nombre tout à fait convenable de candidatures, ce qui est de bon augure pour la suite. » De son côté, Christine Chaillou se dit « satisfaite de l’accompagnement de Pôle emploi » avec qui elle « collabore régulièrement ». D’autres postes, notamment en opérateur de production, seront à pourvoir d’ici 2023. L’occasion de mobiliser à nouveau l’AFEST pour former et recruter plus sereinement.