Formation : un vivier de nouveaux salariés

Pour résoudre les problèmes de recrutement, l’une des solutions reste la formation qui permet de dénicher de nouveaux profils. À Tours, l’entreprise Eurocourses sollicite par exemple régulièrement des POEI auprès de Pôle emploi.

« Nous recrutons très régulièrement mais nous n'arrivons pas toujours à trouver à embaucher. Malgré une paie intéressante, nous connaissons un certain turnover. » Responsable de l’agence du secteur de Tours pour Eurocourses, Lucas Pottiez ne s’explique pas ce désintérêt pour le secteur du transport routier. « C’est un métier qui était déjà en tension avant la Covid-19 et la crise a aggravé la situation », ajoute Frédéric Lebleu, référent pour Eurocourses à l’agence Pôle emploi de Tours. Depuis, l’activité a bien repris et les offres d’emploi se multiplient, ne reste plus qu'à trouver preneur.
Au-delà des métiers de conducteur poids lourd ou super lourd, des postes sont à pourvoir dans la logistique ou l’exploitation. La filière est en plus totalement ouverte aux nouveaux profils grâce aux nombreuses formations proposées régulièrement. « Nous étudions toutes les candidatures, que la personne ait de l'expérience ou non, assure Lucas Pottiez. J’ai souvent pris des gens en stage pour leur permettre de se faire une idée du métier. »

Le recours aux AFPR et POEI

Pôle emploi possède en effet des dispositifs comme l’Action de formation préalable au recrutement (AFPR) ou la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI). « Ce sont des formations gagnant-gagnant, les entreprises trouvent leurs futurs employés et bénéficient d'une aide au financement », précise Frédéric Lebleu. Depuis juin 2020, Lucas Pottiez a par exemple lancé une dizaine de POEI. « Avant que la personne ne commence sa formation, je lui propose dans un premier temps d'intégrer l'entreprise en CDD et la mets sur un véhicule léger », explique-t-il. Une manière pour le candidat de voir si le métier lui convient, avant d’évoluer vers le poids lourd, tandis que l’employeur peut déjà entrevoir ses compétences et son appétence pour le métier.

Déceler les plus motivés

La POEI peut durer jusqu’à 400 h et permet au candidat d’acquérir les compétences qui lui manquent. Dans ce cas précis, elle permet d’accéder à la formation de conducteur poids lourd, indispensable pour exercer ce métier. Pendant toute sa durée, le demandeur d’emploi est considéré comme stagiaire de la formation professionnelle et est rémunéré par Pôle emploi.
À la fin de la période, il est opérationnel et peut intégrer l’entreprise en CDI. « Il est libre de rester ou de partir, note Lucas Pottiez. Mais les trois derniers sont restés chez nous. Avec 25 personnes, on reste une entreprise à taille humaine. Et il y a une évolution possible grâce à une formation interne cofinancée par l’entreprise et le CPF pour passer le permis poids lourd ou super lourd. » S’il y a évidemment des gens qui abandonnent en cours de route, la POEI, comme l’AFPR, reste une bonne manière de trouver de la main-d’œuvre dans des métiers qui en manquent. Eurocourses a par exemple embauché d’anciens boulanger ou agriculteur qui souhaitaient se réorienter. « Le dispositif est très apprecié et il permet, de plus, de déceler les candidats les plus motivés », indique Frédéric Lebleu. Et d’aider les employeurs, grâce à l’action de Pôle emploi, à pérenniser leur effectif.