Une nouvelle usine en quête d’employés
Envision AESC voit grand dans les Hauts-de-France. Dans la région de Douai, l’entreprise japonaise s’apprête tout juste à ouvrir une gigafactory pour produire des batteries à destination, en particulier, de véhicules électriques." Notre projet comptera près de 1000 collaborateurs sur le site de Douai à compter de fin 2024 avec le début de la mise en production de l’usine" déclare Christophe Duvey, directeur des ressources humaines chez Envision AESC France. "Nous avons donc un besoin important de main-d’œuvre avec environ 650 opérateurs, 200 techniciens, une quarantaine de chefs d’ateliers, 60 ingénieurs et environ une trentaine de managers. » Pour l’heure, la société ne compte que 36 collaborateurs, entre la Défense à Paris et le site de Douai.
Mais l’entreprise peine à trouver du personnel formé. « La pénurie de techniciens de maintenance constitue un réel challenge car nos voisins constructeurs automobiles et équipementiers recherchent aussi ces profils qui sont devenus très rares », détaille Christophe Duvey.
Cerise sur le « capot », deux nouvelles gigafactories vont également s’implanter en région Hauts-de-France ces prochaines années : ACC (Automotive Cell Company) à Douvrin en 2023 et Verkor à Dunkerque en 2025. Et Envision AESC envisage déjà d’augmenter son personnel à 2 500 employés à l’horizon 2030. Des projets qui renforcent encore le besoin et la concurrence parmi les techniciens de maintenance.
Une task force de formation et de recrutement
Pour relever ce défi de taille, Pôle emploi et l’entreprise ont mis en place une task force en collaboration également avec la sous-préfecture, Douaisis Agglo, la communauté d'agglomération de Douai, et les parties prenantes locales. Parmi ces dernières, on compte le GRETA, pour Groupement d'établissements publics locaux d'enseignement, spécialisé dans la formation des adultes, et l’Afpi, un autre organisme de formation implanté dans la région Hauts-de-France.
Ensemble, ils ont bâti un plan d’action pour identifier, former et recruter les futurs employés de l’usine. « Les échanges ont été très réguliers et les équipes de Pôle emploi ont vraiment su cerner nos besoins, affirme Christophe Duvey. Ils ont été de réels acteurs et partenaires dans l’organisation et dans l’accompagnement. »
La collaboration a abouti à la création de groupes de travail sur différents thèmes dont celui du recrutement des techniciens et opérateurs avec Pôle emploi. Première étape ? Lancer une formation dédiée avec une première promotion de 44 futurs techniciens de maintenance.
"En termes de méthodologie, il y a eu tout d’abord un webinaire pour expliquer ce que nous attendions d’un technicien de maintenance chez Envision AESC", se souvient Christophe Duvey. Par la suite, des réunions d’information collectives ont eu lieu à l’initiative de Pôle emploi dans un grand nombre de villes. Nous avons ainsi attiré un grand nombre de candidats potentiels à cette formation de technicien de maintenance.»
Finalement, le processus a permis la sélection de 44 étudiants, d’âges et d’horizons professionnels différents, pour les intégrer à cette formation visant à leur conférer le titre professionnel de « technicien supérieur en maintenance industrielle ». De quoi franchir une première grande étape dans ce défi de recrutement.