CIE : une porte d’entrée pour l’emploi des jeunes

Malentendante, Noémie Cadet a bénéficié du plan « 1 jeune, 1 solution » pour décrocher un contrat dans une mercerie de Honfleur. De quelle manière le CIE Jeunes a-t-il pu favoriser son embauche ?

« C’est une jeune fille volontaire. Son parcours m’a tout de suite plu, quelque chose s’est passé en termes de feeling. » Quand Elena Remoué rencontre pour la première fois en entretien Noémie Cadet, le courant passe immédiatement.

Malentendante, le handicap de Noémie n’a jamais constitué un frein à l’embauche, seulement quelques inquiétudes. Volontaire et motivée, la jeune femme titulaire d’un BTS Métiers de la mode sait s’adapter. C’est elle qui a démarché la commerçante et organisé une rencontre en compagnie de sa sœur qui s’est occupée de la traduction. C’est également elle qui s’est renseignée auprès de Pôle emploi sur le CIE Jeunes (contrat initiative emploi).
« Nous avons la chance d’avoir une conseillère qui connaît la langue des signes et qui a pu la prendre en charge, détaille Olivier Langlois, directeur de Pôle emploi Honfleur. Elle a pu l’informer sur le dispositif. »

Quels avantages au CIE ?

« Le CIE est destiné à un public jeune rencontrant des difficultés d’insertion. »
Olivier Langlois, directeur de l’agence Pôle emploi de Honfleur.

« Le CIE est destiné à un public jeune rencontrant des difficultés d’insertion », continue Olivier Langlois. Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », il permet à l’employeur de bénéficier d’une aide financière à hauteur de 47 % du Smic sur toute la durée du contrat.
« Cela donne un coup de pouce », reconnaît Elena Remoué. Une réunion tripartite entre l’employeur, Pôle emploi et la candidate a alors été organisée pour mettre en place les modalités du CIE.
« Nous sommes passés par Cap emploi afin de prendre contact avec l’ARIS (Association régionale pour l’intégration des sourds) qui est intervenue pour la traduction. » L’association peut également aider à adapter le poste de travail mais dans le cas de Noémie Cadet, la prise de poste s’est faite avec énormément de facilité.
« Il n’y a pas eu de grosse adaptation à réaliser sauf sur de petites choses du quotidien, assure Elena Remoué. J’ai, quant à moi, l’objectif d’apprendre la langue des signes - pour l’instant limitée au b.a.-ba et formules de politesse - et puis on mime beaucoup. Noémie peut aussi lire sur les lèvres. »

Quel avenir pour la mercerie Ergastine ?

Embauchée le 1er septembre dernier pour un CDD de 10 mois, Noémie Cadet va aider à développer l’activité d’Ergastine. Très vite, en plus de sa mercerie, Elena Remoué a ouvert un atelier de retouches ainsi que de confection, pour lequel elle avait déjà récemment recruté une couturière.
Elle souhaite désormais développer son site Internet, où elle vendra les fournitures de sa mercerie, et elle y proposera aussi sa propre marque de vêtements. « C’est l’objectif de 2022. »