L’insertion par l’activité économique, un levier pour le retour à l’emploi des personnes les plus fragilisées

L’insertion par l’activité économique (IAE) permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi, en raison de difficultés sociales et/ou professionnelles, de bénéficier d’un emploi et d’un accompagnement renforcé, visant à faciliter leur insertion professionnelle. Un dispositif efficace pour les exclus du marché du travail.

« En accompagnant les personnes les plus fragilisées qui éprouvent des difficultés d’accès à l’emploi pour des raisons liées à la mobilité, au logement, à la qualification, à la santé…, notre objectif est de lever ces freins et d’être un tremplin vers des emplois pérennes. Pôle emploi est totalement investi dans cette mise en œuvre qui mobilise tous les acteurs de l’insertion, de l’emploi et des territoires. »

Arnaud Valprémy, responsable d’équipe Pôle emploi Terrasson (Dordogne).

La plus-value de l’accompagnement

« Pour les demandeurs d’emploi de longue durée, l’insertion par l’activité économique (IAE) est souvent la solution pour le retour à l’emploi durable », atteste Arnaud Valprémy, responsable d’équipe Pôle emploi Terrasson. « Dans une première phase nous repérons les publics en difficulté, bénéficiaires du RSA ou de l’ASS, et effectuons avec eux un travail en amont pour identifier des perspectives. Un diagnostic qui permet de définir le degré d’autonomie et les freins périphériques de retour à l’emploi avant de les positionner et les orienter vers une structure d’insertion. Il s’agit de la solution la plus adaptée si un accompagnement global n’est pas suffisant compte tenu des problématiques rencontrées. Sur notre bassin ce dispositif concerne majoritairement des demandeurs d’emploi de longue ou très longue durée de plus de 50 ans. Puis la structure d’insertion prend le relais en proposant un parcours pour acquérir et développer des compétences professionnelles, avec la signature d’un contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) de 6 mois pouvant aller jusqu’à 24 mois. Durant ce CDDI, Pôle emploi et les structures d’insertion préparent la fin du parcours et le retour à l’emploi. Mais au départ de l’opération, il est important que le demandeur d’emploi sache qu’il va être accompagné et comprenne la plus-value de ce suivi. Ainsi nous sommes deux conseillers au sein de l’agence Pôle emploi Terrasson pour effectuer des points d’étape intermédiaires en présence des représentants de la structure IAE, du Conseil départemental et de la Mission locale. » Et la sortie peut déboucher par exemple sur une action de formation préalable au recrutement (AFEST, AFPR) ou une formation qualifiante.

Une véritable alternative pour le retour à l’emploi

Marie-Claire Adoux est directrice du Centre social et culturel Passerelle Vézère Haut Périgord noir à Thenon. Une structure d’insertion par l’activité économique agréée pour accueillir 13,66 équivalents temps plein, soit 17 salariés employés sur un contrat de 6 mois au départ, à raison de 26 heures par semaine.

« Nous travaillons depuis l’ouverture avec l’équipe de Pôle emploi Terrasson, notre principal prescripteur avec le conseil départemental pour les bénéficiaires du RSA. Nous utilisons la plate-forme de l’inclusion, un service numérique de délivrance des pass IAE et de mise en relation avec les candidats, pour lesquels nous organisons des réunions d’information collective avant de les recevoir individuellement. Après la signature d’un contrat de 6 mois, qui pourra éventuellement être prolongé, nous leur proposons trois supports d’activités, soit l’entretien d’espaces verts et de chemins de randonnée, soit un travail dans une recyclerie ou bien une mission d’orientation des utilisateurs d’une déchetterie pour le tri. L’idée c’est de reprendre un rythme de travail, de traiter les codes sociaux et construire un projet professionnel. Ils peuvent aussi effectuer une immersion professionnelle pour vérifier si un poste correspond bien à leurs attentes. »

Avec des exemples de réussite à la clef, porteurs d’espoir. « Comme cet homme de 35 ans qui, après avoir effectué un stage dans un fast-food a été embauché en qualité de manager, ou cette femme qui souhaitait au départ devenir mécanicienne auto, et qui après un stage dans l’aide à domicile a suivi une formation qualifiante, et est employée depuis dans la maison de retraite de Thenon. Pour d’autres personnes, il peut s’agir d’une réorientation vers un ESAT ou une reconnaissance de travailleur handicapé. »

Arnaud Valprémy considère que « ce dispositif constitue une véritable alternative pour le retour à l’emploi, notre collaboration avec les structures d’insertion par l’activité économique en lien avec les collectivités territoriales est essentielle pour favoriser une inclusion réussie pour tous. »