Un chantier éphémère pour recruter autrement

Dans le cadre de la semaine des métiers du bâtiment et des travaux publics 2022, l’agence Pôle emploi Angers Capucins avait transformé ses locaux en chantier éphémère toute une matinée.

Employeurs, professionnels, formateurs et Compagnons du devoir étaient présents afin d’exposer les différents métiers du bâtiment, tout en proposant des offres d’emploi et des formations.

« Dans un contexte de reprise économique, les entreprises du secteur du BTP éprouvent des difficultés de recrutement. Pourtant le marché se porte bien. La formation reste l’une des clés pour trouver les candidats, mais il faut imaginer de nouvelles solutions pour les convaincre, c’est tout le sens du chantier éphémère » nous explique Manuella Beduneau, conseillère entreprise à l’agence Pôle emploi Angers Capucins, chargée de mission Action Recrut’.

Casser les codes et les préjugés pour convaincre et attirer

« Dans le cadre de la Semaine nationale des métiers du bâtiment et des travaux publics, nous avons transformé notre agence en chantier BTP - le but étant de sortir des présentations classiques tout en touchant un large public qui ne pense pas nécessairement à ce secteur, que l’on va surprendre, convaincre, attirer », détaille Manuella Beduneau.
En binôme avec sa collègue Sylvie Pacaud, elle a lancé l’idée de transformer l’accueil et une petite cour de l’agence en chantier éphémère. « Un événement construit dans le cadre d’un partenariat local fort entre Pôle emploi, la Capeb, la FFB, Constructys, les Compagnons du devoir et d’autres partenaires avec lesquels nous travaillons toute l’année. »
Cônes de signalisation, panneaux de chantier mobile, rubalises, casques de protection, conseillers Pôle emploi revêtus de chasubles haute visibilité, la surprise était totale en poussant la porte d’entrée. « On a voulu casser les codes et les préjugés pour valoriser le secteur du BTP, qui est en tension. Une mise en scène destinée à inciter des demandeurs d’emploi à s’orienter vers des métiers porteurs, d’une grande variété, de moins en moins pénibles, de plus en plus féminins et non délocalisables, avec de larges possibilités d’évolution de carrière. Nous avons accroché des panneaux contre-vérités à retourner pour découvrir les réalités actuelles de ces métiers. Nous avons mis en place un atelier MRS pour détecter des potentiels, des animations quiz et des jeux autour des métiers de la construction, utilisé des casques de réalité virtuelle pour s’immerger dans le quotidien d’un professionnel du bâtiment et découvrir différents postes, comme coffreur ou grutier par exemple. D’autres stands étaient axés sur les dispositifs de formation et les reconversions. Au-delà du recrutement, il s’agissait de faire connaître et de valoriser tous les atouts du secteur BTP. »

Une manière aussi d’accompagner les employeurs à s’ouvrir à de nouveaux profils pour recruter autrement, en allant chercher de nouveaux talents.

S’appuyer sur la formation et ouvrir les profils pour booster les recrutements

Parmi eux, Gilles Hamon, secrétaire général de la Capeb de Maine-et-Loire, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment qui regroupe 1 420 entreprises. « Il est important d’être présent sur ce type d’événement, d’accompagner l’initiative des équipes de Pôle emploi en leur apportant notre éclairage sur nos besoins et notre secteur. Cette idée originale de transformer leur agence en chantier du bâtiment permet d’attirer l’attention, le regard, il ne faut rien s’interdire. Et en présence des autres partenaires avec lesquels on travaille de concert sur la branche d’activité, on a trouvé un terrain pour donner envie et convaincre sur un secteur qui a largement évolué en termes de conditions de travail, d’équipements adaptés, d’accessibilité pour les femmes et de perspectives. Aujourd’hui, même si une personne n’a pas le profil idéal, ce n’est pas important, tant qu’elle reste motivée, curieuse pour développer des compétences ; un chef d’entreprise peut la former en interne et à l’externe en trois ou quatre ans. Bien entendu la maîtrise du geste reste importante, la formation le point de départ, tout comme l’apprentissage, d’où la nécessité d’aller à la rencontre des jeunes. Nous avons conduit une quinzaine d’interventions dans les collèges de l’agglomération angevine en 2022, il faut faire passer le message régulièrement. Sans oublier que l’on peut compter sur l’accompagnement de Pôle emploi sur le parcours d’intégration, l’adéquation entre des profils souhaités et le passé professionnel des personnes en recherche. »

Le chantier éphémère a accueilli une cinquantaine de personnes, « avec une large satisfaction exprimée via les questionnaires », ajoute Manuella Beduneau. « Nous espérons avoir semé des graines, mais l’information est passée. Et notre atelier de détection de potentiels pour le secteur du bâtiment était complet pour la semaine suivante, c’était un des objectifs avec l’équipe MRS. »