En jogging et en baskets pour décrocher un emploi

Proposée pour la première fois à Besançon, l’opération « Du stade vers l’emploi » avait pour objectif de favoriser la rencontre entre candidats et employeurs dans un stade d’athlétisme et sans savoir dans un premier temps qui est candidat et qui est employeur. Un événement où plus de vingt entreprises ont pu repérer les compétences de quatre-vingts candidats avec des besoins de recrutement sur une grande variété de métiers.

« La relation de proximité établie entre les entreprises et les candidats était encouragée par la pratique sportive du matin et le repas pris en commun. Ce rapprochement fut un élément propice aux entretiens de pré-recrutement et de recrutement qui ont suivi. »
Aurore Guillaume, conseillère entreprise à l’agence Pôle emploi Besançon Planoise.

Une méthode de recrutement qui dépoussière l’entretien classique

« Mis en place en 2020 avec la Fédération française d’athlétisme et le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, ‘’Du stade vers l’emploi’’ est une méthode originale qui permet d’ouvrir les recrutements », détaille Aurore Guillaume, conseillère entreprise à l’agence Pôle emploi de Besançon Planoise. « Ce dispositif propose aux entreprises de recruter autrement, sans CV, en se concentrant dans un premier temps sur les savoir être des candidats mis en valeur par la pratique collective de l’athlétisme. »
Réunis le 6 octobre au stade Léo-Lagrange de Besançon, plus d’une vingtaine d’employeurs potentiels et quatre-vingts demandeurs d’emploi ont partagé des activités physiques et sportives de façon anonyme. Seul leur prénom était notifié sur un dossard. Une journée coordonnée par les équipes des agences de Pôle emploi Besançon Palente, Planoise et Temis qui ont porté le projet. « Par équipe de dix, mixée entre candidats et recruteurs, les présents ont participé à sept ateliers encadrés par Doubs Sud Athlétisme, club affilié à la FFA : lancer, sprint, endurance, quiz, saut, motricité, relais. Des épreuves adaptées et sans notion de compétition qui permettaient de valoriser les savoir être des candidats et de démontrer des compétences transférables dans le monde professionnel : esprit d’équipe, écoute, sens de l’anticipation, rigueur, respect des consignes, autonomie, etc. Une formule qui dépoussière le cadre formel d’un entretien professionnel classique. » À midi le repas a été pris en commun, puis les masques sont tombés et chaque entreprise a présenté ses activités et ses offres d’emploi. Passerelle idéale pour lancer le job dating de l’après-midi en gardant le dress code sport de la journée. Des entretiens directs de pré-recrutement et de recrutement qui ont été abordés de manière détendue grâce à la relation de proximité établie le matin. Et de belles surprises à la clé.

Le sport comme vecteur de recrutement et d’insertion professionnelle

C’est le cas pour Tiffany Lutique, chargée de recrutement au sein de l’association Eliad de Besançon, spécialisée dans le service d’aide et d’accompagnement à domicile. « Nous avons de gros besoins, beaucoup de postes à pourvoir, essentiellement des auxiliaires de vie et des aides à domicile. On recherche des personnes bienveillantes, à l’écoute des autres avec un esprit d’équipe et nous échangeons quasiment au quotidien avec Pôle emploi. Et cette journée innovante qui permet de s’ouvrir sur un autre public, sans barrière, nous a permis de recruter un jeune homme de 26 ans, bénéficiaire du RSA, qui n’était pas attiré par nos métiers mais dont j’ai pu repérer des compétences. Nous avons échangé et je lui ai proposé un poste administratif, d’agent de bureau, après avoir refait le lien sur place avec le conseiller Pôle emploi. Il a démarré à notre siège le 2 novembre sur la base d’un contrat aidé. Je plébiscite vraiment cette opération et suis prête à participer à une nouvelle session. C’est un type d’événement que l’on aime communiquer sur nos réseaux sociaux. »