Implantée au cœur de la Bretagne depuis 1995, plus précisément à Saint-Gérand (Morbihan), la société Altho continue de développer son activité à travers la marque de chips Brets. Fière de son attachement au 100% français, autant du côté des outils de production que des pommes de terre, le groupe envisage de construire une nouvelle usine de production juste en face du site historique. Avec cette ouverture prochaine, la création d’emplois sera à la clé.
À l’heure actuelle, la Bretagne affiche le deuxième plus faible taux de chômage en France avec 5,7% de la population active. Malgré une forte croissance, la question du recrutement reste complexe. « Nous avons des besoins identiques aux industries agroalimentaires similaires à la nôtre en termes de typologie de métiers. Il faut donc sortir des sentiers battus et intégrer différemment », constate Élodie Lesueur, responsable RH du groupe Altho. La société a justement pu expérimenter le dispositif Immersion Facilitée de Pôle emploi en début d’année, une solution de recrutement qui se veut simple, à la fois pour les recruteurs et les demandeurs d’emploi.
L’immersion professionnelle comme levier d’intégration
Cet été, la société Altho a pu sortir des sentiers battus en accueillant et accompagnant plusieurs candidats. Une initiative qui en réalité n’était pas un galop d’essai pour la responsable RH : « Pôle emploi et Manpower nous ont fait part du dispositif Immersion Facilitée en nous proposant d’intégrer l’expérimentation. C’est avec grand plaisir que nous l’avons rejoint, notamment parce que nous faisions déjà un peu d'immersion avec d’autres systèmes comme des mises en situation professionnelle ».
Même si ce n’était pas un saut dans l’inconnu, la simplicité du dispositif a immédiatement convaincu. La raison ? Des démarches entièrement dématérialisées qui se font en quelques clics. Si en amont tout s’est mis en place rapidement, sur le terrain l’objectif était de prendre son temps pour mieux accompagner. « Être une partie prenante et permettre ces insertions, c’est positif. Une personne nous a confié avoir apprécié son immersion parce que cela lui a laissé un temps plus long pour s’intégrer dans l’équipe et appréhender le métier », raconte Élodie Lesueur.
Repenser le recrutement et l’accompagnement
Au sein de ses équipes, l’expérimentation a été bien reçue et a été l’occasion d’améliorer la formation des collaborateurs à l’accompagnement et à la présentation du métier pour les candidats. Mais au-delà de ces considérations, cela les a également incités à repenser leur façon d’évaluer et de recruter. « L’Immersion Facilitée permet de davantage regarder les savoir-être et de détecter le potentiel des candidats même si les savoir-faire ne sont pas là », explique la responsable RH.
Parmi les demandeurs d’emploi qui ont pu intégrer l’entreprise en immersion professionnelle, trois sont toujours en poste. Pour Élodie Lesueur, cette réussite a notamment pu voir le jour grâce à la diversité des profils qui se sont présentés. « Cela nous a permis de donner une chance à des candidats que nous ne serions peut-être pas allés chercher. Nous nous serions contentés d’un CV en se disant que la personne était éloignée de l’emploi et que ça allait être compliqué. Ça permet d’apprendre et de voir un potentiel, ou une envie surtout. Nous avons retiré certaines barrières que nous nous serions peut-être mises avant », reconnaît la responsable RH.
Laisser plus de place à l’amélioration
À travers cette approche différente du recrutement, l’entreprise a donc été amenée à questionner ses méthodes pour tendre vers un modèle plus inclusif. « Cette expérience nous a incités à améliorer nos processus de recrutement et à aller sur des canaux différents pour ouvrir les yeux encore plus grand », insiste la responsable RH. Ce travail introspectif est le résultat d’un temps plus long et d’un moment d’échange avec les candidats pour avoir leurs retours sur l’expérience : « Parfois dans un recrutement classique, nous ne faisons pas assez de retours suivant les métiers. L’objectif est donc de voir si l’entreprise et les conditions de travail ont plu. Il s’agit aussi d’écouter car l’échange est bilatéral ».
À l’heure actuelle, la société Altho envisage de rester sur la plateforme en tant qu’entreprise accueillante afin de réitérer l’expérience. Pour la suite, Élodie Lesueur souhaiterait également développer les échanges avec Pôle emploi : « Il pourrait être intéressant d’avoir leur retour sur cette expérimentation pour savoir comment cela a été perçu par le bassin concerné. Tout commentaire est bon pour nous améliorer au niveau des immersions professionnelles, qu’il soit positif ou négatif ».
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