« L’emploi au menu », la solution innovante de France Travail pour recruter autrement

À table, en cuisine ou au service, recruteurs et demandeurs d’emploi se mélangent au restaurant solidaire Ostricuistot. C’est l’opération « L’emploi au menu », une action innovante pour aider les entreprises à recruter autrement et remobiliser les publics éloignés de l’emploi.

Aider les entreprises qui connaissent des difficultés de recrutement sur le secteur d’une part, et réengager des publics éloignés de l’emploi d’autre part, c’est la mission que s’est donnée l’agence France Travail de Seclin en imaginant l’opération « L’emploi au menu » . Le concept : mélanger des demandeurs d’emploi et des recruteurs de manière anonyme pour préparer un repas, le servir ou le déguster. Une opération de recrutement qui sort de l’ordinaire.

Réinventer le recrutement

À l’agence France Travail de Seclin, nombreux sont les employeurs qui partagent leur difficulté de recrutement. De l’industrie au tertiaire, en passant par le soin et l’agro-alimentaire, aucun domaine n’est épargné. Leur constat : les méthodes classiques de recrutement ne fonctionnent plus. Imaginée conjointement par l’agence et des entreprises, l’opération « L’emploi au menu » cherche à pallier ces difficultés.

« Nous souhaitions proposer une autre manière de recruter, en mettant l’accent sur les compétences et non le diplôme ou l’expérience. L’idée est venue d’organiser un événement autour de la cuisine, et de le coupler avec de la remobilisation de publics » explique Virginie Vettivel, directrice de l’agence France Travail de Seclin.

Et l’idée séduit : le centre social la Ruche sur Ostricourt ouvre les portes de son restaurant solidaire Ostricuistot, ses bénéficiaires endossent le rôle d’encadrants le temps d’une matinée, employeurs et demandeurs d’emploi s’inscrivent pour participer à ce repas singulier. Et après le dessert, les employeurs et les demandeurs d’emploi se rencontrent sous le format d’un job dating.

« J’ai participé à l’opération pour changer ma manière de recruter, aller chercher des candidats autrement et toucher un nouveau public » explique Norman Delille, Responsable de sites chez Elior services.


Un repas singulier

Le jeudi 23 mars, une dizaine de demandeurs d’emploi et d’employeurs se retrouvaient au restaurant solidaire Ostricuistot. Pendant 3 heures, sans savoir qui est qui, les participants se sont répartis les rôles pour cuisiner, dresser les tables et assurer le service du déjeuner. Et découvrir dans l’action les qualités relationnelles, l’esprit d’équipe et les capacités de collaboration des différents participants. À l’heure dite, une quarantaine de convives, demandeurs d’emploi, recruteurs et élus mélangés, prenaient place à table pour déguster le repas préparé en cuisine. Loin de l’ambiance stressante qui peut être ressentie en entretien, c’était l’occasion pour les demandeurs d’emploi qui participaient de faire valoir leurs compétences et savoir-être dans un cadre détendu, et pour les employeurs de repérer leurs futurs collaborateurs loin des méthodes classiques de recrutement. Un format qui a particulièrement plu aux participants.

« J’ai découvert le métier de serveuse en même temps que les autres participants. L’arrivée des clients et la distribution des tables a généré du stress, mais notre entraide nous a permis de relever ce challenge collectif avec succès. Au terme de l’expérience, mon souhait aurait été d’embaucher les 3 autres serveuses » partage Anne-Sophie Mullier, responsable ressources humaines chez Lesage groupe. « L’événement s’est très bien passé, le format novateur permettait une proximité et une liberté d’expression avec les candidats difficiles à obtenir en entretien. Le fait de ne pas savoir qui était employeur ou demandeur d’emploi a facilité la communication entre les participants ».

Pour des employeurs qui mettent l’accent sur les savoir-être plutôt que les savoir-faire, « L’emploi au menu » est une aubaine. « Le dialogue avec les candidats est complètement différent quand ils ne savent pas qu’ils discutent avec un recruteur. Les échanges informels permettent de détecter les savoir-être sans la crispation que l’on peut ressentir en entretien. Et pour les demandeurs d’emploi, l’opération a ouvert des perspectives de métier qu’ils n’avaient pas envisagées » constate Norman Delille, qui se dit satisfait tant par l’aspect novateur de la méthode que par son efficacité en matière de recrutement. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu autant de candidats d’un coup ».

« Cet événement a servi de vitrine aux entreprises afin d’attirer des candidats en immersion et faire découvrir leurs métiers » confirme Virginie Vettivel. « On a assisté à de belles rencontres, avec par exemple un employeur qui a proposé un contrat à un demandeur d’emploi dès la fin du service. »

Face à l’enthousiasme des participants, Virginie Vettivel confie réfléchir à une nouvelle action de recrutement innovante : « Nous sommes en train de prévoir une nouvelle opération pour début décembre : “Un emploi en jeu”. Sur le même principe que “L’emploi au menu”, des demandeurs d’emploi seront mélangés à des recruteurs en tout anonymat pendant une matinée de jeux de société afin de favoriser les rencontres. Les jeux seront choisis en fonction des compétences et des savoir-être attendus des employeurs. » Entre 70 et 80 participants sont attendus pour cette nouvelle opération de recrutement.

« Nous souhaitions proposer une autre manière de recruter, en mettant l’accent sur les compétences et non le diplôme ou l’expérience. » Virginie Vettivel, directrice de l’agence France Travail de Seclin. 

« J’ai participé à l’opération pour changer ma manière de recruter, aller chercher des candidats autrement et toucher un nouveau public » Norman Delille, Responsable de sites chez Elior services.