La MRS : une solution sur mesure pour les secteurs en tension

Comme de nombreux établissements dans le secteur de l’industrie, la fonderie Le Bélier rencontre des difficultés de recrutement. Face à ce défi, une seule solution : innover. Avec la MRS, Pôle emploi propose justement aux entreprises d’élargir leurs horizons en sortant des critères habituels de l’embauche. Décryptage.

Sortir des codes classiques de l’embauche et élargir le périmètre de son recrutement ? C’est toute l’ambition de la Méthode de recrutement par simulation (MRS). Là où l’entretien traditionnel se concentre sur le CV du candidat, la MRS l’évalue plutôt sur son savoir-faire et savoir-être. Confrontée à des tensions de recrutement dans la production, la fonderie Le Bélier a décidé de sauter le pas et de tenter l’aventure : « On a contacté Pôle emploi qui nous a proposé de tester la solution MRS. Après une étude approfondie de nos besoins, ils ont contacté des demandeurs d’emploi pour que l’on puisse rencontrer les personnes intéressées et enclencher le processus » détaille Lara Fleurentin, chargée RH au sein de l’entreprise. « La MRS par définition va aller chercher des habilités au travers de tests et mettre l’accent sur le savoir-être des candidats. L’objectif de la méthode est de présenter à l’entreprise des candidats qui ont su répondre aux critères d’évaluation des exercices proposés par Pôle emploi » explique de son côté Catherine Jeantet, de l’agence Pôle emploi de Libourne.

Une méthode de recrutement personnalisée

Concrètement, comment ça marche ? La première étape consiste à établir un diagnostic de pertinence. Objectif : s’assurer que les postes à pourvoir correspondent plus à des habiletés, comme la capacité à s’organiser, qu’à des compétences très spécifiques acquises grâce à un diplôme. Une fois le diagnostic de pertinence réalisé, une analyse de poste est effectuée pour bien déterminer les conditions et environnements de travail. Ensuite, une série d’exercices personnalisés permet d’évaluer les aptitudes du demandeur d’emploi à correspondre ou non au poste proposé par l’entreprise.

Et les postes à pourvoir pour la fonderie Le Bélier sont nombreux ! « Il y a des offres d’emploi pour les postes d’opérateurs polyvalents, la fabrication pour la défense, le spatial ou encore l’aéronautique » explique Catherine Jeantet. Sollicitées pour tous ces postes, les équipes de Pôle emploi mettent au service de l’entreprise plusieurs programmes en fonction des aptitudes propres à chaque offre d’emploi. Enfin, après la phase de test au sein des locaux de Pôle emploi, tous les candidats retenus à l’issue de l’évaluation rencontrent les employeurs. Les candidats sélectionnés sont alors placés en immersion dans l’entreprise pendant une journée pour se familiariser avec le poste et l’environnement de travail.

Une solution pour les secteurs en tension

L’intérêt pour les entreprises : un recrutement élargi et un gain de temps évident. La MRS propose d’évaluer plusieurs candidats en même temps, ce qui permet d'accélérer le processus de recrutement. Et pour les candidats ? La promesse d’une méthode ouverte à tous qui promeut l’inclusivité. Car la MRS permet à tout le monde d’avoir sa chance pour candidater sur un poste : « On ne demande pas d’expérience, mais simplement des personnes minutieuses, avec une condition physique propice à soutenir une posture debout » explique Lara Fleurentin. « La MRS est un dispositif inclusif. La fonderie Le Bélier s’est engagée à recruter tous les profils mais aussi à mettre l’accent sur la parité homme femme » abonde Catherine Jeantet.

Bilan des courses ? Depuis la mise en place des premières MRS pour la fonderie Le Bélier, de nombreux postes ont été pourvus dans l’entreprise. « C’est un dispositif très concret, car à l’issue de formation, le but est de recruter les personnes » témoigne Lara Fleurentin. Avec pour objectif de recruter 10 opérateurs d’ici décembre, Pôle emploi se charge de trouver des adaptées à l’entreprise face à sa demande en recrutement dans un temps très court. « Pour le moment l’entreprise est très satisfaite des candidats recrutés, et cette méthode lui a permis de se projeter vers l’avenir » conclut Catherine Jeantet.