Un village itinérant pour se rapprocher des demandeurs d’emploi

Parfois éloignées des centres urbains, sans moyen de transport ou simplement mal à l’aise pour pousser les portes d’une agence Pôle emploi ou d’un de ses partenaires, certaines personnes n’ont pas accès aux informations sur les métiers, les offres à pourvoir, les savoirs requis, ou les formations. C’est particulièrement vrai en milieu rural. Aller vers le public le temps d’une journée pour lui permettre de rencontrer recruteurs et autres acteurs de l’emploi en un même lieu, c’est justement tout l’objectif du village itinérant baptisé « Place de l’emploi et de la formation ».

Début octobre, ce village s’est installé tour à tour à Brive-la-Gaillarde, Saint-Yrieix-la-Perche, La Souterraine et Bellac. Le 4 octobre, à Saint-Yrieix-la-Perche, 140 personnes ont ainsi pu échanger avec les recruteurs mais aussi les acteurs de la formation et partenaires de Pôle emploi. 8 entreprises avec des postes à pourvoir étaient présentes pour l’occasion : un hôpital, deux entreprises industrielles, des entreprises d’aide à la personne, de transport, du BTP ainsi que l’association Respir, un chantier d’insertion. De quoi offrir aux personnes en recherche d’emploi un éventail diversifié d’offres.

En amont de l’initiative organisée par Pôle emploi et la région Nouvelle-Aquitaine, « nous avons évidemment sollicité nos partenaires et les entreprises du territoire, et effectué une large campagne de communication sur les réseaux sociaux, dans les médias ou par mail et sms. Cela a permis d’aller au contact direct des gens et de faciliter les rencontres professionnelles », explique Florent Juille, conseiller entreprises à Saint-Yrieix-la-Perche.

Un lieu de ressources

Sur place, les personnes en recherche d’emploi ont notamment pu se familiariser avec les solutions de recrutement déployées par Pôle emploi, comme la méthode de recrutement par simulation (MRS) ou le dispositif Détection de potentiel. « Même si les demandeurs que nous suivons en ont déjà entendu parler, car nous avons organisé plusieurs recrutements avec la MRS notamment, sur place, c’est plus concret d’en découvrir un échantillon que de se faire une idée sur la base d’une présentation orale ou écrite, souligne Florent Juille. De manière générale, lorsqu’on parle de recruter sans CV, le public est réceptif. La MRS peut notamment redonner confiance à des profils éloignés de l’emploi. Cela leur permet de se rendre compte qu’ils sont à égalité avec les autres candidats dès qu’ils débutent les exercices.»

Le jour J, les personnes présentes ont aussi pu découvrir certains métiers grâce à la mise à disposition de casques de réalité virtuelle. De quoi leur offrir une immersion de quelques minutes dans le quotidien d’un boulanger, d’un conducteur de poids lourds, d’un agent logistique ou encore d’un chaudronnier soudeur.

Rencontrer et recruter autrement

Et, bien sûr, elles ont pu échanger avec les entreprises présentes. La maison Broussaud, fabricant des chaussettes depuis 1938, n’a pas hésité une seconde à participer. « Le recrutement devient tellement difficile qu'il est important de proposer une approche différente. Aujourd'hui, nous sommes obligés d'aller vers les demandeurs d'emploi pour mettre en avant nos entreprises et nos postes à pourvoir car beaucoup ont une image dégradée des employeurs et des entreprises », confie ainsi sa directrice générale, Alexandra Broussaud.

À Saint-Yrieix, cette dirigeante a donc apprécié une initiative « plus conviviale et plus directe qu'un entretien traditionnel qui a permis de mieux échanger avec les candidats qui se sentaient souvent plus à l'aise ». Le recrutement de plusieurs candidats suite à cette journée a d’ailleurs démontré la pertinence de ce rendez-vous au plus près des demandeurs d’emploi. « L’entreprise a même recruté une personne en direct le jour même, un mercredi. Et elle a débuté sur un poste de contrôleur de qualité le lundi », raconte Florent Juille.

L’entreprise Fabrègue, imprimeur comptant parmi les plus grosses entreprises industrielles de la commune, a également recruté deux personnes rencontrées ce jour-là. Et l’entreprise Darlavoix, spécialisée dans les travaux d’électrification, a proposé des immersions, mises en place avec Pôle emploi dans les semaines qui ont suivi. « On ne s’improvise pas électricien ou conducteur d’engin, rappelle Florent Juille. Les immersions permettent ainsi aux candidats intéressés de se faire une idée plus précise des métiers pour, ensuite, décider ou non d’entrer en formation avec la mobilisation de nos mesures Pôle emploi ou encore le financement du Service Public Régional de la Formation. »

Côté entreprises comme côté demandeurs d’emploi, cette « Place de l’emploi et de la formation » a donc été une réelle source d’opportunités.