Photovoltaïque : utiliser la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) pour mieux recruter


Face à la demande grandissante dans leur secteur, sept entreprises du Collectif Alsace Photovoltaïque à l'Est font appel à la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) pour identifier des candidats potentiels aux postes à pourvoir. À la clé, une dizaine de places pour se former au métier de poseur de panneaux photovoltaïques.


« La méthode de recrutement par simulation permet de sécuriser la formation en renforçant le sourcing, de vérifier la motivation des candidats et d’évaluer leurs habiletés avant de démarrer la formation. » Anne Corbin, conseillère France Travail spécialisée dans la MRS

« Le processus de recrutement a été très efficace. Les demandeurs d’emploi avaient été sélectionnés en amont par France Travail. Résultat, en une matinée, j’ai pu rencontrer l’ensemble des candidats et me décider. » Romuald Nisslé, gérant de la société Aguisol et membre fondateur de Cap à l’Est.

Dans la région Grand Est, le secteur du photovoltaïque est au beau fixe – encore faut-il pouvoir répondre à cette très forte demande ! Une trentaine d’entreprises du secteur se sont regroupées en association, le Collectif Alsace Photovoltaïque à l'Est (Cap à l’Est) pour dynamiser le secteur et mutualiser leurs besoins en formation et en recrutement.

Une formation sur mesure et co-financée

Pour satisfaire la forte demande en panneaux photovoltaïques, les entreprises du secteur estiment à environ 300 le nombre de personnes manquantes dans la seule région Grand Est. Alors, pour répondre aux perspectives de recrutement dans les prochaines années, l’Afpa (Agence Nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes) accompagne les entreprises locales dans la création d’une action de formation sur mesure, financée par la région et par France Travail. Car le métier de poseur de panneaux photovoltaïque ne s’improvise pas : « Il faut avoir des notions de couvreur et d’électricien tout en gérant le travail en hauteur », déclare Sarah Lefebvre, conseillère entreprise au sein de l’agence France Travail de Colmar Lacarre.

« Sept entreprises des deux départements alsaciens nous ont fait part de leurs besoins. Il leur fallait au moins une dizaine de personnes qui seraient formées via une POEC (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective) et par le Fonds d’Intervention pour la Formation et l’Emploi (FIFE) de la Région Grand Est », précise Anne Matard, directrice de l’agence France Travail de Colmar Lacarre. En contrepartie de ce financement, l’emploi est garanti : chaque entreprise s’engage à embaucher son ou ses stagiaires à l’issue de la formation pour une durée minimale de 6 mois.

Alors, pour répondre aux besoins exprimés par les employeurs Alsaciens, l’Afpa, en lien avec les recruteurs, a créé une formation sur mesure, comprenant 400 heures en centre, 5 semaines de stage en entreprise, ainsi que des modules complémentaires sur la pose et le raccordement ainsi qu’en électricité. Il ne reste plus qu’à trouver des candidats !


Le recrutement par simulation pour donner sa chance à tous

C’est la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) qui a été choisie pour présélectionner les candidats à la formation de poseur de panneaux photovoltaïques. Développée par France Travail, la MRS oriente le recrutement sur les habiletés requises pour occuper un poste de travail en lieu et place du CV ou de l’expérience des candidats. Avec plus de 800 séances par an, la MRS est un service accessible à tous. Un seul pré-requis pour les employeurs : accepter de faire fi de la formation et de l’expérience du candidat pour se concentrer sur les compétences.

« La méthode de recrutement par simulation permet de sécuriser la formation en renforçant le sourcing, de vérifier la motivation des candidats et d’évaluer leurs habiletés avant de démarrer la formation » explique Anne Corbin, conseillère France Travail spécialisée dans la MRS.

Concrètement, à la suite de réunions d’information tant sur le métier, ses opportunités et ses contraintes, que sur la formation et les conditions d’indemnisation, les demandeurs d’emploi intéressés sont testés durant 3h30. Leur posture d’apprenant, leur engagement, mais surtout les quatre habiletés identifiées pour le poste (respecter des normes et des consignes, comprendre un processus, exécuter des gestes avec dextérité, et savoir s’organiser) sont évalués grâce à des exercices conçus sur mesure. Les demandeurs d’emploi répondant aux critères requis sont ensuite mis en contact avec les employeurs lors d’un job dating afin de défendre leur motivation et d’assurer leur place en formation – avec un contrat à la clé.

« Le processus de recrutement a été très efficace. Les demandeurs d’emploi avaient été sélectionnés en amont par France Travail. Résultat, en une matinée, j’ai pu rencontrer l’ensemble des candidats et me décider » témoigne Romuald Nisslé, gérant de la société Aguisol et membre fondateur de Cap à l’Est.

Finalement, le 22 mai, neuf demandeurs d’emploi entraient en formation pour apprendre le métier de poseur de panneaux photovoltaïques. Une opération réussie grâce à la forte implication des employeurs, de la région, et de l’ensemble des partenaires de l’emploi tout au long de l’opération. « Nos démarches ont bien été accueillies par les entreprises qui ont fait le maximum pour donner une image séduisante de leur activité. Demandeurs d’emploi et entreprises nous ont partagé leur satisfaction quant à la qualité de la formation. Ces dernières ont également salué la réactivité des équipes », conclut Sarah Lefebvre.

Face à la réussite du dispositif et à la satisfaction des employeurs, l’opération devrait être reconduite d’ici la fin de l’année.