Recruter local : un plan sur 18 mois !

La société de transport Tramosa cherche à recruter 18 nouveaux chauffeurs pour compenser des départs en retraite. Mais comme pour beaucoup d'entreprises de ce secteur, les candidats déjà formés et possédant tous les permis poids lourds sont rares.
France Travail et Tramosa ont donc mis au point un plan de recrutement sur 18 mois, financé par France Travail, incluant des formations et le passage de tous les permis nécessaires.

« Le plan nous a déjà permis de remplacer 8 départs en retraite par 8 nouveaux arrivants. »

Une formation sur-mesure de 10 000 euros

Tramosa est spécialisée dans le stockage et le transport de véhicules Ford, Mercedes et Porsche sur une partie de l’Europe (France, Allemagne, Benelux, Monaco, Espagne, Italie) au départ de Creutzwald, en Moselle. L’entreprise possède une flotte de 150 camions gérés et conduits par 200 personnes, et dispose d’un parc de stockage de 35 hectares qui accueille 9 000 voitures avec une capacité de chargement et de déchargement de 1 500 véhicules par jour.

La société de transport Tramosa cherche à recruter 18 nouveaux chauffeurs pour compenser des départs en retraite. « C’est un métier très exigeant, affirme Nathalie Baldelli, responsable des ressources humaines de la société. Les conducteurs doivent avoir une vigilance de tous les instants lors du chargement et du déchargement de voitures souvent très onéreuses. Et ils doivent adopter une conduite adaptée. » L’entreprise offre des salaires de 3000 euros, avec différentes primes pouvant atteindre 1 000 euros, mais rencontre quand même des difficultés à recruter des candidats avec des formations adéquates, comme nombre d’entreprises du secteur.

L’entreprise et France Travail ont donc établi un plan sur un an et demi afin de recruter 18 nouveaux chauffeurs, soit 6 par semestre. « Cela nous a déjà permis de remplacer 8 départs en retraite par 8 nouveaux arrivants, se félicite Nathalie Baldelli. L’équipe France Travail de Creutzwald nous aide d’une façon tout à fait extraordinaire depuis quelques années, notamment via Sylvie Doyen notre conseillère entreprise. »
Sylvie Doyen travaille depuis le milieu de l’année 2021 avec Tramosa. Elle raconte : « Pour la première session, nous nous sommes réunis avec les Opérateurs de compétences (OPCO) dans le transport, la Région Grand Est, l’organisme de formation Altmeier de Forbach, France Travail et l’employeur, pour établir le cahier des charges de la formation. Elle a un coût unitaire de 10 000 euros, ce qui inclut les permis C, EC, l’ADR, la Fimo et le module Porte Voitures. »

France Travail a organisé une série d’informations collectives sur Tramosa et le métier de chauffeurs. L’organisme public a convié le maximum de demandeurs d’emploi ayant un projet professionnel dans le secteur du transport mais dépourvus de formations adéquates. Les personnes intéressées passaient ensuite un test de niveau en français, en mathématique, en géographie, en réglementation routière et rédigeaient une lettre de motivation. Elles se rendaient ensuite en entretien avec Mme Pascale Hoffmann, chargée de recrutement de Tramosa.
 

Trois sessions évolutives de formation


« Nous avons réalisé un débrief sur les personnes, précise Sylvie Doyen, en vue de leur faire réaliser une immersion (PSMP) de deux jours en entreprise. Elles voyaient ainsi le travail en effectuant des chargements et déchargements et en accompagnant un chauffeur sur un trajet local. » Le chauffeur a également donné son avis sur le candidat. En mai 2022, Tramosa aboutit à l’entrée en formation de 6 personnes, même si deux vont abandonner en cours de route.

Ce déficit de candidats est rattrapé à la deuxième session qui débute le 28 octobre. France Travail et l’entreprise ont tenu compte des enseignements en incluant plus d’heures de conduite. Ce qui a nécessité de revoir le financement. Désormais, les candidats passent par une Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle avec une dérogation (POEI IRD). Le montant total de la formation atteint à présent 12 000 euros.

La 3e session, qui démarre en janvier 2022, est encore différente. Les partenaires réalisent de nouveau un diagnostic des besoins de formation auprès des demandeurs d’emploi. « Nous avons donc mis en place une information collective, le 2 décembre, et une visite de l’entreprise, trois jours plus tard », explique Sylvie Doyen. 5 personnes sont retenues, dont 3 par une opération de détection de potentiel : des ateliers qui permettent aux demandeurs d’emploi d’explorer leurs habiletés et de découvrir des secteurs d’activités porteurs.