Entretien d’embauche : nos conseils pour répondre à 3 questions délicates

Lors d’un entretien d’embauche, pas toujours facile d’exprimer son avis sur sa dernière expérience professionnelle, de partager ses objectifs à court et moyen termes ou de vanter ses atouts cachés… Alexandre Martins, consultant à l’Association pour l’Emploi des Cadres (APEC), nous donne ses conseils pour répondre à ces questions délicates.   

France Travail vous accompagne lors de cette phase essentielle qu’est l’entretien d’embauche. Notre dernier article traitait des prétentions salariales et des entretiens. Alexandre Martins, Consultant Développement professionnel au Centre de l’Association pour l'emploi des cadres (APEC) de Nice, nous livre ses conseils pour répondre aux questions parfois délicates posées par les employeurs pendant l’entretien d’embauche.

Question n°1 : « Si j'appelais votre dernier employeur, que me dirait-il de vous ? »

Préparez cette question très contextuelle pour bien y répondre ! Pour l’employeur, il s’agit surtout de savoir si vous êtes parti en bons termes, si vous avez laissé une impression favorable.

Cas n°1 : Tout s’est bien passé et terminé, vous êtes parti car vous aviez besoin d’une nouvelle expérience professionnelle, vous vous êtes reconverti, etc.

Votre réponse coule de source, et donne des éléments positifs au recruteur. C’est l’occasion de mettre là aussi en avant vos qualités dans l’exercice de votre précédente fonction.

Cas n°2 : Vous êtes parti en mauvais termes, suite à un licenciement par exemple.

En entretien, vous êtes là pour décrocher un emploi. Tous les moyens sont bons. Or le recruteur peut s’alerter d’un départ conflictuel. Il va donc très probablement vous demander de développer précisément comment ça s’est terminé.

Soit, vous jouez la carte de l’honnêteté, si vous êtes capable de justifier la situation à votre avantage. Par exemple : « Je voulais étendre mon périmètre ou proposer des projets pertinents, mais mon manager bloquait automatiquement mes initiatives. » Mais n’avancez pas de profonds conflits relationnels, qui donnent une image négative lors de cette phase de l’entretien.

Soit, vous choisissez de ne pas rentrer dans les détails, et parlez de l’expérience globale positive avec l’employeur « entreprise », sans entrer dans le détail d’une relation conflictuelle avec votre employeur « manager » (relation humaine). En élevant ainsi le sujet vers des objectifs plus larges, ou en parlant de rapports satisfaisants avec votre équipe (collaborateurs de même niveau ou encadrés), vous retenez le positif à mettre en avant.

Si le recruteur insiste malgré tout pour comprendre pourquoi il y a eu départ sur un licenciement ou une démission, soyez honnête sur des divergences de vue, tout en concluant sur des raisons positives amenant à votre départ (volonté d’évoluer, nouveaux défis…).

Question n°2 : « Quels sont vos objectifs à court et moyen termes ? »

Là encore, question récurrente lors des entretiens d’embauche à laquelle vous devez savoir répondre. Pourquoi ? Car l’employeur sonde votre volonté de vous projeter et de vous impliquer dans l’entreprise, notamment pour s’assurer que cela corresponde à ce qu’il peut vous proposer comme évolution interne future. La réponse varie en fonction de votre profil, de votre âge et de votre expérience.

Cas n°1 : vous êtes jeune diplômé et vous avez d’autres choses en tête que de penser votre carrière à dix ans.
N’arrivez tout de même pas sans réponse à cette question ! Commencez par demander ce que l’employeur entend par « court » et « moyen » termes (un an, trois ans, dix ans ?). Ensuite, si vous n’avez aucune idée, montrez que vous avez a minima cette capacité de vous projeter, à défaut d’avoir un plan de carrière. Par exemple mentionnez que vous êtes motivé par votre mission dans l’entreprise, que vous souhaitez vous y investir au moins trois ans pour maitriser le métier, ou que vous visez idéalement tel métier ou telle responsabilité à moyen terme, car c’est la trajectoire classique dans ce type de structure que vous avez identifiée via votre réseau ou les réseaux sociaux (LinkedIn par exemple).

Cas n°2 : jeune ou pas, vous avez clairement une vision de votre carrière à court et moyen termes.
Précisez cette temporalité avec le recruteur, ou anticipez sa pensée en fonction de votre propre planification. C’est l’occasion de lui poser des questions sur le programme de formation continue dans l’entreprise, sur la façon dont il va vous permettre de grandir et d’atteindre vos objectifs, etc. Sentez-vous légitime à poser ces questions !

À noter : Il n’est pas exclu que le recruteur s’alarme de vous voir plus ambitieux que prévu, et écarte votre profil. Mais mieux vaut cela que de se retrouver dans une structure qui ne peut vous offrir le cadre d’une évolution professionnelle désirée.

Question n°3 : « Quelle est la chose la plus intéressante vous concernant qui ne se trouve pas sur votre CV ? »

Cas n°1 – l’extra-professionnel
Si l’un de vos loisirs est intéressant et ne figure pas sur votre CV, c’est qu’il s’agit d’un oubli ! Ajoutez-le dans la case « centres d’intérêts » (une catégorie parfois oubliée et qui apporte un supplément d’âme à votre profil). Et ne vous rabattez pas pour cela sur la lettre de motivation, qui doit rester courte et évoquer essentiellement votre expérience professionnelle. De plus, les recruteurs regardent en priorité le CV, pas toujours la lettre. Mettez-y donc tous vos atouts, car c’est le CV qui détermine votre présence à l’entretien.

Cas n°2 – le professionnel
Comme il n’est pas possible de détailler tout dans un CV, cette question peut trouver ici une réponse toute trouvée. En préparation de l’entretien, retenez un cas pratique, un projet ou une situation professionnelle passée qui a révélé des qualités notables chez vous, en rapport si possible avec les attendus du poste convoité. C’est l’occasion rêvée de mettre en avant vos compétences de façon concrète.

S’entraîner à l’entretien d’embauche


Depuis chez soi, de façon autonome : Avec un conseiller/consultant :
  • Avec votre conseiller France Travail.
  • Avec un consultant APEC.