JOP2024 : la gestion des déchets dans les starting-blocks

Tendre vers des Jeux olympiques et paralympiques 2024 « les plus durables de l’histoire » exige un plan d’actions bien huilé sur le terrain de la propreté et de la gestion des déchets. En ordre de marche, les délégataires préparent d’ores et déjà une logistique exceptionnelle pour respecter des objectifs ambitieux.

JOP2024 : la gestion des déchets dans les starting-blocks

Un village olympique de 52 hectares, 35 sites de compétitions, un village média, 10 millions de spectateurs attendus… Si l’organisation des (Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 a déployé les moyens pour marquer les mémoires, pas question pour autant de souiller les trottoirs. Les ressources dédiées à l’entretien et à la gestion des déchets sont donc en pole position dans la course à la propreté, à grand renfort d’un cahier des charges stricte et d’initiatives vertes et responsables portées à la fois par des grands groupes, start-up et entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Plus de 5 000 agents d’entretiens mobilisés

À 500 jours de cette grand’messe sportive et conviviale, les jeux ne sont pas encore faits. Passé les appels d’offres en 2022, les attributaires sélectionnés par le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJO) sont en ordre de marche pour fédérer leurs équipes sur le terrain et répondre aux attentes du comité olympique, positionnant les métiers de l’entretien et du recyclage au palmarès des opportunités d’emploi, dès aujourd’hui et jusqu’au top départ des JOP. Le recrutement se veut massif : l’ESS 2024 estime à 5 000 le nombre d’agents d’entretien mobilisés pour couvrir l’événement, selon les derniers chiffres officiels. De l’élaboration des plannings à la répartition des équipes sur les zones de charges, de la distribution des équipements à la gestion des stocks en passant par la formation des agents… la tâche s’annonce immense.

Sans compter que la propreté ne s’arrête pas à l’entretien des surfaces. L’organisation s’est en effet engagée à fournir un service de nettoyage du linge gratuit pour l’ensemble des résidents du village olympique, mobilisant plus d’une douzaine de laveries dédiées. Ouvertes 7j/7 de 7 h à 22 h, ces équipements prendront en charge le linge des athlètes, mais aussi celui des équipes médicales, des comités, ou des fédérations, etc., avec une garantie de retour en maximum de 24 h. Reste à désigner le prestataire de ce marché !

Les opérateurs en préparation intensive

Dans ce contre-la-montre déjà enclenché, la nature des produits et des équipements s’arbitre dès aujourd’hui. Hors de question de manquer de munitions : les stocks devront être suffisamment conséquents (et les prestataires réactifs) pour tenir la distance, tout en correspondant à la politique responsabilité sociale des entreprises (RSE) du comité, stipulant le recours à des produits respectueux pour la santé et l’environnement. Invités à s’exprimer sur la qualité des prestations, les visiteurs pourront quant à eux évaluer la propreté des lieux accessibles au public grâce à des bornes de satisfaction, qui permettront une plus grande réactivité des agents selon les besoins. Ces agents seront particulièrement identifiables grâce à une tenue unique, qui fera elle aussi bientôt l’objet d’une attribution spécifique.

Au côté de Derichebourg, groupe de services aux entreprises délégué au nettoyage du site, l’affiche sera ainsi partagée par Paprec pour la gestion des déchets, et Le Petit Plus, sa filiale de collecte et de tri, une entreprise adaptée qui emploie au moins 80 % de personnes en situation de handicap. Toutes devront être sur le pont à compter du 1er mars 2024 pour préparer l’arrivée des athlètes, les obligeant dès à présent à une logistique au cordeau. Côté déchets, les ambitions sont élevées : durant la phase opérationnelle des JOP, Paris 2024 vise un taux de 80 % de réutilisation ou de recyclage des déchets, notamment grâce au système de tri mis en place et à « une communication bien en amont adressée aux différentes délégations pour les sensibiliser. »

Plastique et usage unique sur la touche

Outre les 5 500 éboueurs mobilisés par la Ville de Paris pour participer à ce vaste chantier, chacun, du prestataire au visiteur en passant par la start-up innovante, est embarqué dans la boucle. Parmi les premières initiatives, des fontaines à eau ont fait leur apparition sur les différents sites olympiques pour réduire les bouteilles plastique et encourager l’usage de gourdes individuelles. Une bonne part des emballages seront également réutilisables ou consignés pour limiter l’usage unique. Guider vers les bonnes pratiques jouera aussi un rôle stratégique, l’idée des prestataires étant de concevoir une signalétique commune sur l’ensemble des sites afin d’encourager l’uniformisation des pratiques sur le champ de la gestion des déchets.


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« Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas »

La réduction des déchets fait partie des 15 engagements à horizon 2024 déclinés dans la charte des 15 engagements écoresponsables à destination des organisateurs d’événements sportifs. Plusieurs objectifs sont en ligne de mire : :

  • Suppression de 90 % du « plastique à usage unique » mis en circulation (hors produits médicaux) par rapport à un événement de référence (édition antérieure, événement similaire, projet initial avant la mise en place de la politique de réduction des déchets). En dernier recours, lorsque l’accès à la donnée est impossible, l’objectif sera de limiter au maximum le plastique à usage unique et de se rapprocher le plus possible du « zéro plastique à usage unique ».
  • Réduction de 30 % des déchets (hors déchets alimentaires) par rapport à la situation de référence (diagnostic initial de la gestion des déchets avant la mise en place de la politique de gestion des déchets).
  • 80 % des déchets recyclés ou valorisés, hors valorisation énergétique (il est à noter que la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) impose que 100 % du plastique soit recyclé d’ici 2025).
  • 80 % des déchets alimentaires* non évités valorisés (compostage, méthanisation...).
  • 100 % des bénévoles et personnels formés aux consignes de tri sur site, en lien avec le gestionnaire et/ou la collectivité locale.

La mise en place à l’année d’indicateurs déchets par type, en volume, en tonnes, etc., rapportés au nombre de personnes sur l’événement (nombre de spectateurs/visiteurs accueillis…) est préconisée. En cas de remplacement de produits à usage unique par des produits réutilisables, il est essentiel de s’assurer de la réutilisation effective de ces produits (ex : suivi du taux de restitution des gobelets réutilisables, etc.). La mutualisation et la location de matériel sont à encourager. Dans tous les cas, toutes les parties prenantes potentiellement productrices de déchets sur le site doivent être sensibilisées à cet engagement. La réalisation de cet engagement implique la réalisation systématique de :

 
  • un diagnostic déchets en amont de l’événement (ou un diagnostic annuel pour les événements réguliers) pour adapter le cas échéant les dispositifs de tri (poubelles, moyens humains, etc.) aux types et volumes de déchets à collecter.
  • un inventaire du matériel disponible avant la fin de l’événement (ou de l’année sportive pour les événements réguliers), dans le but d’anticiper la réutilisation et/ou le réemploi ou la location en lien avec les acteurs locaux de l’économie circulaire.

Le plastique recyclé siège dans les gradins !

L’initiative ne manque pas d’ingéniosité : dans l’enceinte des compétitions de badminton ou de plongeon, les spectateurs auront l’opportunité de s’asseoir sur des sièges dont la matière provient des déchets recyclés dans les poubelles de collecte alentour. Dans l’Arena (plus de 10 000 places), porte de la Chapelle, ou encore au centre aquatique olympique de Saint-Denis, les gradins prendront une allure mouchetée ! Aux manettes de la transformation du plastique notamment collecté par la start-up Lemon Tri, l’entreprise Le Pavé® travaille à lui donner une nouvelle vie. Jaune, rouge, vert, blanc…, les copeaux de plastique broyés sont chauffés puis compressés par des machines pour ressortir sous forme de plaques, confiées in fine à des entreprises françaises partenaires qui leur donneront leur forme définitive et olympique !